Ce qui était censé être un des plus beaux jours de ma vie s'est transformé en un horrible cauchemar. Le mariage de ma soeur aînée; j'étais tellement heureuse d'y assister. J'avais quatorze quinze ans, et le fait de revoir ma grande soeur m'emplissais de joie. Elle me manquait tellement. Durant toute notre enfance, je l'adulais en silence. Elle était belle, elle avait du succès, elle cuisinait parfaitement bien et surtout elle était très studieuse. D'ailleurs ce n'est pas pour rien si aujourd'hui elle est juge d'instruction. Ma soeur, mon modèle. Nous sommes alors allées ma mère, son copain et moi à son mariage. Premier regard, elle m'avait snobée comme jamais ont ne l'avait fait. Puis elle avait murmurait à l'oreille de maman - oui j'ai toujours eu l'ouïe très fine - « t'étais obligée de l'emmener avec toi cette dératée ? » Ma mère savait bien que ma soeur ne m'aimait pas. Mais comment haïr sa petite soeur ? D'accord, à cet âge je n'étais pas l'exemple même de l'adolescente parfaite, mais quand même. Durant tout le mariage, elle ne m'a pas adressée la parole. Ses témoins étaient constitués de la soeur de son mari, et de sa meilleure amie, alors que c'est moi qu'elle aurait du prendre comme témoin. J'étais assommée de tristesse et ma mère l'a bien remarqué. Le soir même après le repas, je me suis installé dans la voiture, et un garçon m'a rejoins. Il avait un bédo et à ce moment là je fumais aussi. Il m'a alors proposé de fumer, ce que je n'ai pas refusé, et là prise la main dans le sac. Ma soeur était arrivée vers la voiture et lorsqu'elle m'a découverte avec le joins à la bouche elle m'a traitée de tout les noms. « si papa verrait ça, il ne serait pas fier de toi espèce de dératée, tu n'es qu'une clocharde et tu ne mérites pas que maman se crève le cul à bosser pour te payer tes études. Vas faire la manche, tu verras ce que c'est de gagner son pognon. De toute manière, la rue c'est ton élément espèce de pouilleuse » A ce moment je n'ai eu qu'une seule envie, lui coller mon poing dans sa figure. Elle ne méritait que ça. Je suis juste partie en courant sans rien dire, sans un mot. J'ai dormis dehors étant donné qu'elle ne voulait pas de moi chez elle. Le lendemain matin nous étions de retour à la maison.

Aujourd'hui, je me dis qu'elle me manque de plus en plus. Mais je ne l'envie plus, je ne l'adule plus. Je suis même bien plus heureuse qu'elle. Pas aussi riche, soit, mais bien plus heureuse. Maman vient de m'annoncer son divorce. Je n'ai pas envie de dire 'bien fait pour elle' mais presque. Apparemment, elle revient dans peu de temps se réinstaller à Rosemont. Heureusement que je ne vis plus chez maman. Sinon l'ambiance aurait été électrique.