PORTER Ҩ sex on fire

Evan sourit en voyant le message que lui avait envoyé Willelmina, elle faisait une soirée entre filles donc évidemment il n'était pas convié. En même temps très peu pour lui le marathon de dvd de films d'amour, les bigoudis et séance de manucure. Il passe déjà suffisamment de temps avec ses jumelles et Willelmina sans vouloir en plus assister à une de leur pyjama party. Il envoya un message à tous ceux qu'il connaissait voulant savoir s'ils étaient tous occupés et, devant la réponse positive il se mit à bouder. Il était un peu vexé qu'ils fassent tous un trucs de leur côté, mais bon il se voyait mal rester chez lui à broyer du noir. Étant donné qu'il n'était absolument pas le genre de mec à rester trainer chez lui comme une âme en peine, il enfila rapidement une tenue plus appropriée pour là où il voulait aller. C'est à dire, un jean parfaitement ajusté, une chemise tout ce qu'il y a de plus simple, mais suffisamment chiffonnée pour lui donner un air délicieusement débraillé, le tout accompagné de sa veste préférée. Cette tenue ne voulait dire qu'une chose, soirée tranquille au bar. Enfin soirée tranquille à allumer Porter. C'était devenu son nouveau jeu préféré, il aimait bien aller voir Porter à son travail et lui tourner autour. Car il adorait la façon dont se finissait toujours le jeu... Porter pouvait en effet se montrer réservé et mettre de la distance entre lui et les autres, mais dans l'intimité c'était un plaisir de constater qu'il était du genre passionné.

Leur 'relation' avait commencé par un Evan ayant un peu trop bu et déblatérant -d'après ce qu'on lui avait dit- un discours très décousu sur les âmes soeurs. Il ne pouvait que s'incliner devant la patience de Porter, vu que lorsqu'Evan était en mode 'obsessionnel de l'amour' les gens avaient tendance à lui dire de la fermer. Evan n'était pourtant venu au bar que par curiosité, voulant savoir qui était le mec cool dont Rose parlait parfois. Et il s'était pourtant retrouvé à embrasser Porter, et le baiser l'avait ensuite emmené dans le lit de Porter. Pas gêné le moins du monde par la tournure des choses, il a depuis l'habitude de souvent finir dans le lit de Porter. Cela peut sembler contraire à sa quête du grand amour, mais franchement Evan ne se voit pas devenir moine juste parce que son âme soeur met du temps à arriver. Alors quand quelqu'un de séduisant s'intéresse à lui, il ne voit pas raison de jouer les effarouchés. En effet, Evan passe soit pour un rêveur illuminé, car la plupart se demande d'où lui vient cette obsession à vouloir trouver l'âme soeur, et les autres le voient comme un goujat manipulateur, pensant que cela n'est qu'une excuser pour flirter avec tout ce qui bouge. De son point de vue à lui, il ne voit pas le mal à être un romantique et à chercher son âme soeur comme il ne voit pas le problème à se glisser dans le lit de certains conquêtes en attendant de trouver l'amour.

Il s'installa au bar, faisant un signe amical à Porter alors qu'une serveuse venait prendre sa commande. Il prit son sourire le plus charmeur et un regard coquin lorsqu'il vit Porter venir vers lui. « Salut Porter... Alors je t'ai manqué ? » Evan ou l'art de la subtilité. Enfin bon pourquoi tourner au tour du pot ?! Tous deux savaient parfaitement en quoi consistait leur 'relation'.

Ҩ EVAN&PORTER

‘S’il vous plaît? Un whisky-coca.’, demandait un client.
Porter se pressait pour verser le contenu dans le verre, puis apportait à son nouveau client la boisson alcoolisée. Retournant d’un pas pressé de l’autre côté du bar, il posa son torchon sur l’évier puis alluma la sortie d’eau pour laver les verres qui restaient là, sales, des traces de doigts les ornant, et très certainement des microbes. Les clients passaient, repassaient, commandaient, et répétaient les actions tels des robots en soif d’alcools en tout genre.
La journée avait été épuisante. Cependant le jeune homme ne se plaignait pas. Au contraire. Il aimait beaucoup son travail finalement. Bien évidemment c’était un travail payé honnêtement sans être surpayé mais il avait appris à connaître les gens et à apprécier ce travail qui lui permettait désormais de vivre tout seul, sans souffrir de faim à la fin du mois. A vrai dire, il avait appris à vivre avec ce travail. Il y avait connu des gens très bien. D’autres moins fréquentables. Mais certains étaient très sympathiques. Bien qu’il n’eu jamais tissé de liens forts avec ces gens, il appréciait la compagnie qui était celle des gens du bar.

Une des rencontres les plus singulières qu’il avait fait était bien celle d’Evan. Evan était LE jeune garçon étrange de sa vie à vrai dire. Cependant sa bizarrerie n’était pas la première chose qu’avait remarqué Porter à son sujet. Il avait d’abord pu admirer avec délice sa beauté, plus que correcte, et son corps, bien que le détail ne se fut qu’après, presque parfait - car la perfection n’existe pas. Ceci dit, après quelques verres dans le sang, l’alcool ingurgité depuis un moment, Evan s’était montré être un garçon très étrange. Très étrange oui. Il l’avait rencontré un soir où, visiblement, Evan avait voulu utiliser son argent inutilement - enfin il fut quand même le début d’une chose sympathique des deux côtés. Il avait commandé une quantité impressionnante d’alcools forts. A la fin de la soirée, son état avait été des plus déplorables. Tellement déplorable qu’il en était arrivé à parler d’amour, d’âmes sœurs et d’idioties du genre. Patient - et ne voulant certainement pas faire fuir l’apollon - il avait écouté les inepties d’Evan, avec beaucoup de concentration ceci dit. Evan. Drôle de personnage. Evan. Fou amoureux des âmes sœurs. Evan. Bourré. Evan. Embrassant Porter sans que ce dernier ne le repousse. Oui c’en était arrivé à là. Ce baiser. Il ne signifiait rien bien sûr. Rien du tout. C’était juste une façon de prouver à Evan que Porter n’était en aucuns points son âme sœur. Ceci dit, ça avait été délicieux. Leurs lèvres s’entrechoquant pendant ce long instant de tendresse, de passion. Le baiser avait été prolongé par Porter. Il était tard. Le bar avait été vide à ce moment là - à vrai dire les gens ne restent pas jusqu’à 4 heures du matin dans un bar… Ils sont fatigués bien avant. Les deux jeunes hommes s’étaient donc embrasés. Cela ne signifiait rien bien évidemment. Rien. Puisqu’il n’y avait et n’y aurait rien entre eux. Cependant, Porter, dans son élan de fatigue, avait prolongé ce baiser fougueux et plein d’entrain, de peur de se retrouver seul et que la fatigue ne l’emporte. Il avait prolongé ce baiser. Puis tout s’était très vite enchainé. Dans un élan de fatigue, de passion, de manque peut-être même, les deux jeunes hommes s’étaient retrouvés à passer la nuit ensemble, dans ce bar. Fort heureusement, Porter et Evan s’étaient réveillés bien avant que le patron du bar n’arrive, et Porter avait ainsi, dans un dernier baiser, qui ne signifiait rien, comme ceux des heures passées, pu pousser Evan vers la sortie.
Cependant, cette soirée, que Porter reconnu comme la plus belle des nuits passées avec des hommes, ne fut pas la dernière. En effet, à l’occasion, ils se retrouvaient, à convenance chez Evan ou chez Porter, et recommençaient l’expérience, qui semblait délicieuse aux yeux de Porter. Aucuns sentiments là-dedans… Si ce n’est une attirance sexuelle bien prononcée.
Porter se sentait de plus en plus libéré après chaque passage sous le capot. Il se sentait mieux après avoir vu Evan. Il ne comprenait pas pourquoi d’ailleurs.

Evan entrait dans le bar à l’instant. La clochette avait sonnée. Porter ne fut pas surpris de voir le jeune apollon. A vrai dire, Evan venait souvent au bar. Il aimait la compagnie de l’alcool, à ce que Porter en avait compris… et peut-être aussi la compagnie de ce dernier. Il vint au bar, où Porter avait fini d’apporter un verre à son nouveau client. Il s’était ainsi assis sur l’un des seuls tabourets libres du bar, avait posé ses coudes sur le comptoir et faisait désormais signe, implicitement, à Porter de venir. Ce dernier quittait désormais son client et s’avançait vers Evan.
‘Salut Porter… Alors je t’ai manqué?’, disait-il, une once d’ironie - seulement une once puisqu’il était sérieux - dans la voix.
Porter sourit, sans cependant éclater d’un rire gras, comme on les entend souvent dans les bars. Il regardait Evan avec un regard malicieux, s’approcha du comptoir puis glissa ses lèvres jusqu’à son oreille droite. ‘Tu ne peux savoir comment!’ C’était un jeu. Un simple jeu entre eux. Un jeu de séduction, d’action… Il décolla ses lèvres de l'oreille du jeune homme et s'éloigna du comptoir.
‘Je te sers quoi?’, demandait-il alors, sans réel intérêt pour une réponse.

Spoiler:

Parfois, bon d'accord très souvent, Evan agissait sans trop réfléchir. Si ça ne mettait en danger personne et qu'il avait envie de le faire, alors pourquoi s'en priver. Les dommages collatéraux ? Hé bien, il les assumait. Il n'était pas et ne serait surement jamais du genre à avoir des regrets par rapport à des choses qu'il aurait pu faire et qu'il n'avait finalement pas faites. Très peu pour lui les "si seulement j'avais....". Cela finirait peut-être par lui jouer des tours, mais il était comme ça ; impulsif, insouciant. Il n'avait pas envie de se prendre la tête inutilement !
Ainsi, Porter était un accident inattendu, quelque chose qu'il n'avait pas du tout prémédité, mais qu'il ne regrettait absolument pas. Il avait voulu l'embrasser pour voir s'il pouvait être son âme sœur et finalement il s'était retrouvé à partager un moment plus que torride avec lui. Il n'aurait pas été un jeune homme bien élevé s'il ne se montrait pas reconnaissant. Ainsi, il se faisait toujours un devoir de faire totalement perdre pieds à Porter. Evan avec son talent à prendre des yeux de chat potté à faire fondre un iceberg passait pour un petit ange, mais très peu pour lui l'abstinence. Il cherchait certes l'amour, mais cela ne l'empêchait absolument pas de finir dans le lit de ceux qui lui plaisait. Le hasard qui l'avait mené à Porter était ainsi une véritable chance. Franchement qui s'amuserait à résister à un type aussi sexy. Porter était indéniablement beau, pas le genre parfait, mais un charme certain et surtout ce petit truc qui faisait qu'Evan se sentait bien avec lui. En effet, après chaque soirée avec Porter, il se sentait léger ; fatigué certes, mais incroyablement léger. A chaque fois qu'il y repensait, il bénissait l'alcool pour l'avoir amené à faire ça. Il avait eu de la chance, beaucoup de chance, parce qu'un autre aurait pu très mal prendre le fait qu'Evan l'embrasse. Evan avait ainsi apprit à vite filer avant que certains ne réalisent ce qui venaient de leur arriver. Il trouvait cela vraiment ridicule que certains réagissent si mal juste pour un baiser. Franchement juste un petit baiser de rien du tout n'avait jamais tuer personne. Considérer cela comme une agression lui semblait vraiment disproportionné. Cela lui faisait ainsi penser à Dorian qui depuis qu'il l'avait embrassé se méfiait de lui. Bien loin de le faire se sentir coupable, il s'amusait depuis à flirter avec lui.
Enfin, de toute façon cela n'était qu'un jeu, quand il voulait vraiment trouvé du réconfort il avait Porter. Quand il repensait à certains moments de leurs soirées autant dire qu'il sentait souvent une bouffé de désir l'assaillir. Il avait cependant un truc imparable pour calmer ses ardeurs, penser à Voldemort faisant des choses peu avouables avec son serpent, quoique que penser à la beauté lumineuse de Voldemort était déjà suffisant pour lui faire retrouver la libido d'une nonne de quatre-vingt ans. C'était radicale ! Mais parfois nécessaire, vu que lorsqu'il partait dans ses rêveries il pouvait presque se mettre à baver selon Willelmina.

Les choses étaient simples entre eux, tout deux savaient parfaitement qu'il n'y avait aucune histoire d'amour et que cela ne se transformerait jamais en histoire compliquée où l'un des deux se transformerait en emmerdeur. C'était à vrai dire très libérateur de pouvoir jouer avec Porter tout en sachant qu'il ne risquait pas de mal interpréter ses propos ou sa façon d'agir. Il pouvait flirter autant qu'il le voulait sans s'inquiéter que Porter croit qu'il y avait plus qu'un jeu de séduction entre eux. Il avait certes développer de l'affection pour lui et l'appréciait réellement, mais avec qui Porter était et ce qu'il faisait quand il ne se voyait pas ne le regardait pas. Cela paraissait logique vu comme ça, mais si c'était personne prenait mal qu'Evan les embrasse d'autres au contraire semblaient croire que cela leur donnait le droit d'attendre des choses de lui.
Il fut satisfait en le voyant sourire, et il resta sans bouger quand Porter s'approcha du comptoir pour lui glisser discrètement quelques mots. ‘Tu ne peux savoir comment!’ Evan ne put s'empêcher de prendre une moue boudeuse en le voyant s'éloigner. Mince, il n'avait même pas eu le temps de lui voler un baiser ! ‘Je te sers quoi?’ Il eut un sourire en coin après que Porter lui ait demandé ce qu'il voulait, puis il prit un air faussement innocent. Il détailla Porter avec un regard appréciateur. « J'aurais bien une idée, mais je ne pense pas que ce soit sur la carte... » Il se pencha sur le comptoir et avant que Porter n'ait pu faire quoi que ce soit et Evan lui vola un baiser. Il lui jeta un regard malicieux, franchement amusé par leur petit jeu. « Surprends moi ! » Si Porter continuait le jeu alors il n'était pas question qu'il n'en profite pas.

Spoiler:

Ҩ EVAN&PORTER

Un jeu. Tout ceci n’était qu’un jeu. Un simple jeu. Un jeu torride bien évidemment, mais ceci n’était qu’un jeu. Il s’agissait de dégainer le plus vite; avant que l’autre ait pu esquisser le moindre mouvement. Voir Evan était l’une des distractions favorites de Porter. Et voir Porter devait bien être l’une des favorites d’Evan. Porter aimait la compagnie d’Evan. Il était l’un des seuls, avec son meilleur ami, et quelques autres, à ne pas jouer sur le plan de la sincérité. Ils avaient conclut ensemble que la sincérité, bien que les sentiments n’entrent en vigueur aucunement, serait de mise. Ainsi Porter n’avait aucunement peur de froisser Evan et vice-versa. Ils se disaient ce qu’ils voulaient. Même si leurs paroles étaient souvent de simples cris, lors de leurs escapades sous la couette. Il fallait dire que se priver d’une relation sans sentiments aurait été une grave erreur. Dès qu’ils avaient besoin de compagnie, l’un ou l’autre appelait ou allait chercher son compère et la fête pouvait commencer. D’ailleurs c’était comme ça que cela avait commencé. Un air de fête. Oui. Même si Evan semblait complètement bourré lors de leur première nuit, ça avait été la fête. Trois fois de suite même. Ils avaient été endurants. C’était une certitude. Et à vrai dire, cette nuit avait été l’une des plus belles pour Evan. Une des plus belles passées avec Evan bien sûr… D’autres avaient été bien plus mémorables avec d’autres. Evan était un excellent coup ceci dit. Oui. C’était indéniable. Il était excellent. Pas le meilleur bien évidemment. Qui pourrait prétendre être le meilleur? Personne. Mais sur l’échelle des relations de Porter, il arrivait très certainement en pôle position, et si ce n’était pas le cas, alors il était très bien placé. C’était comme ça. Et Porter ne regrettait certainement pas d’avoir jeté son dévolu sur Evan. Car oui, Evan était une bombe sexuelle et avait en plus une belle gueule. C’était comme ça. Il avait eu droit aux grâces de Dieu. AH. Quelle blague. Quiconque dirait qu’Evan est béni de Dieu pourrait déchaîner la colère de Porter. Nous ne sommes pas conditionnés par Dieu. Voilà son credo. Oui. Porter n’était pas croyant. Pas d’entité supérieure pour le conditionner. Pas de messe le dimanche. Ni de prière au beau milieu de la nuit. Il n’avait rien contre les religieux ceci dit. Il respectait le choix de chacun. Mais si on avait du lui demander s’il croyait en dieu il aurait préféré par milles fois répondre ‘Aucunement’ et s’en serait retourné aussi vite qu’il était arrivé. D’ailleurs certains ‘amis’ s’étaient posé la question - et par conséquent avait questionné Porter - du pourquoi. Pourquoi ne croyait-il pas en Dieu. La réponse la plus tordue possible aux yeux de Porter aurait pu être ‘Si Dieu existait, il me rendrait ma mère.’ Ceci dit le sentimentalisme de Porter avait quitté cette terre à jamais. Il ne croyait pas en Dieu sans aucune explication finalement. Il n’avait pas de réponse au questionnement, mais n’irait pas chercher la réponse, parce que c’était inutile et une perte évidente de temps.

Revenons-en à nos moutons. Evan&Porter… Porter&Evan. Ca sonnait tellement faux dit comme ça. Bien sûr, ça marchait. Et de toute manière personne, du moins du côté de Porter, n’était au courant de cette relation. Et c’était bien mieux comme ça. Il préférait garder le secret. Le secret. Monnaie courante de sa vie sexuelle. Il n’aimait pas parler de ses relations… pour la simple raison que souvent elles tournaient au cauchemar ou n’étaient pas assez longues pour être mentionnées. Il n’avait jamais eu de vraie relation, si on y pensait vraiment. L’amour n’était pas quelque chose en quoi il croyait. Il couchait, il jetait. Point. Il n’était pas du genre à faire des sentiments. Il préférait une relation sexuelle unique à des mois de routine avec la même personne. Pour lui c’était le plus ennuyeux du monde à vrai dire. Il trouvait ça d’un ennui. C’était comme ça. La routine ne lui plaisait pas et il n’aimait pas répéter les même actions plusieurs fois et de la même manière. C’était comme ça. Ca faisait partie de sa vie. De son caractère. De ce qu’il était.

Quand Evan était entré, il n’avait pas eu de pincement au cœur, ni de sueur froide. Il n’avait pas eu de ces choses idiotes qu’on entend dans les soap opéra qui ne valent pas un sous. Ni de pincement, ni de haut le cœur ni rien qui put indiquer qu’il avait un quelconque sentiment pour Evan. Et c’était le cas. Tout cela n’était que physique. Purement physique. Il n’y avait pas de sentiments… Et Porter se l’interdisait. Il n’avait jamais eu de sentiments… Et n’en aurait certainement pas avec Evan. L’amour était pour lui quelque chose de totalement abstrait qui ne lui seyait guère. Il n’aimait personne à part lui-même et s’en contentait. Il préférait de loin aimer le corps des gens à leur personnalité ou leur beauté. Il aimait faire l’amour, sans faire de sentiments, sans débilités du genre de la lettre sur le lit, les roses à terre, le bain moussant ou autre crétineries coûtantes au porte-monnaie. Il préférait de loin être simple. Un baiser dans le cou et le tour est joué. C’était comme ça. Les roses, les lettres, le flacon de parfum à 100$ pièce, les mots doux, les belles paroles et autres choses idiotes ne le satisfaisaient guère. Il préférait le pur et dur. D’ailleurs la relation avec Evan avait commencé comme cela. Un verre de trop, une attraction sexuelle intense. Pas de roses. Pas de fantaisies. Ils s’étaient embrassés, Porter avait prolongé le baiser et ils s’étaient retrouvés à passer la nuit ensemble. C’était comme ça. Il préférait ça à avoir attendu, et n’être jamais arrivé à destination. Leur relation était purement platonique et c’était mieux comme ça. Vous imaginez, vous, un Porter qui offre une rose à Evan et qui le demande en mariage? Non. Ce serait infect pour les yeux. Personne ne voudrait de ça.

‘J'aurais bien une idée, mais je ne pense pas que ce soit sur la carte…’ Quel aguicheur. Oui c’était bien l’intention d’Evan que d’aguicher. Porter le savait bien. Le résultat serait sûrement le même qu’à chaque fois. Un Porter en manque de compagnie, un Evan presque surexcité et deux hommes qui finissent dans un lit, plein d’effluves de bimbo. Et à la clé, une soirée sympathique, très sympathique même, pendant laquelle l’un et l’autre se feraient plaisir. ‘J’aimerais te satisfaire, mais tu sais que l’exhibition publique ne plaira pas à mon patron.’, répondit Porter avec un sourire, tout aussi aguicheur que les paroles de son amant. Il en avait envie pourtant. Mais sauter sur Evan et se déshabiller en plein bar n’aurait certainement pas plu à son patron. Qui plus est avec Wyatt de l’autre côté du bar, ça aurait que plus bizarre. Mais il en avait envie. Bien évidemment, si monsieur pouvait patienter une heure au bar, avant que Porter ne l’emmène chez lui, là ce serait convainquant. Bien évidemment, le problème d’Evan était de loin sa patience. Mais face à ce genre de situation, Porter ne doutait pas qu’Evan patienterait. En attendant ils pourraient discuter. Discuter. Quelle perte de temps finalement. Car discuter n’aurait rendu la chose que plus embêtante. Mais Evan devrait patienter. Les obligations de Porter étaient plus importantes, et de loin, que les distractions qu’il pourrait s’accorder après le travail. Evan s’était pensé à son tour sur le comptoir et l’avait embrassé. Les joues de Porter prenaient feu, tout autant que ses lèvres, qui prolongèrent, une fois de plus le baiser, ne s’occupant des clients alentours, qui, Porter en était certain, avaient détournés le regard pour voir ce qu’il se passait. Leurs lèvres se décollèrent à l’unisson, et Porter s’éloigna, avant de glisser une fois de plus ses lèvres vers l’oreille d’Evan et de lui susurrer ‘Tu sais à quel point j’aime tes lèvres n’est-ce pas? N’abuses pas…’ Désormais, Evan lançait un regard malicieux, presque tout aussi aguicheur que ses paroles puis il reprit. ‘Surprends-moi!’ Voilà qui était une incitation à arrêter tout travail et l’emmener loin d’ici. Ceci dit, c’était impossible. Trop souvent il avait arrêté le travail avait l’heure demandant à Wyatt de le remplacer. Et cette fois serait celle de trop. Il ne pouvait faire ça à son meilleur ami. Il ne pouvait lui demander une fois de plus de le remplacer, ou de faire le travail de deux pendant plus d’une heure. De ce fait le jeune homme devrait attendre. Cette sensation de légèreté qui prenait Porter dès que leurs lèvres se touchaient… C’était tellement bon. L’une des meilleures sensations que Porter pouvait connaître. Car Evan était doué au lit, mais aussi dans l’art d’embrasser. Oui il était très doué. Et Porter avouait volontiers que les baisers d’Evan étaient de loin les meilleurs. ‘Une bière devrait faire l’affaire.’, finit-il par dire au beau mâle. Il espérait que cette boisson alcoolisé ne l’endormirait pas, ceci dit. Qu’il puisse en profiter après, bien évidemment. De toute manière, même alcoolisé, Evan avait le don d’être toujours aussi bon. C’était une sensation unique. Evan avait un presque don dans la peau quand il s’agissait de passer aux choses sérieuses. Et il était vraiment l’un des meilleurs. Peut-être aurait-il du penser à en faire son métier. Sans se faire payer peut-être. Du bénévolat. Oui. Dans le cas contraire, il serait devenu une pute. Tout bonnement. Et devenir une pute dans le cas d’Evan relevait du gâchis. Le simple gâchis en effet. Porter préparait à présent la boisson d’Evan. Il lui amena rapidement puis continua. ‘Sinon ta journée?’ Il voyait bien qu’Evan se serait attendu à ce qu’il quitte directement le boulot pour le rejoindre, et qu’ensemble ils jouent aux infirmiers ou aux écoliers - bien que les jeux de ce genre n’étaient pas nécessaires - mais il devait absolument finir son heure. C’était obligatoire. Il ne laisserait pas Wyatt seul, même pour une telle distraction. ‘Ecoutes, je suis coincé ici encore au moins une heure. Après, on pourra aviser.’, continua-t-il, rassurant Evan d’un sourire. Il savait bien ce qu’Evan voulait. Il n’était pas dupe. Il n’était du genre d’Evan de venir en visite de sympathie pour un simple verre. La première fois, c’était ça bien sûr. Mais désormais, ce n’était plus le cas. Enfin, ça aurait pu être le cas. Mais alors Evan aurait appelé un autre barman. Pour la simple raison que moins ils se voyaient à l’extérieur, plus leur rencontres étaient passionnées. Et d’un côté comme de l’autre, ils aimaient ça. Ils aimaient attendre leurs rencontres au lit pour se donner à fond. Enfin Porter le pensait. Pour lui c’était le cas. Mais il n’avait pas la prétention de dire qu’il savait ce qu’Evan pensait. C’était faux. Il ne savait aucunement ce qu’Evan pensait, et ne le penserait peut-être jamais. Voyant la mine dépitée qu’Evan tirait, Porter pensa qu’un second baiser serait à l’ordre du jour. Il colla ses lèvres à celles d’Evan une ultime fois, lequel prolongea à son tour le baiser, puis, après au moins trente à cinquante secondes de baiser, décolla ses lèvres à celles d’Evan.

‘Cela devrait te contenter pour l’heure non?’, dit-il, avec un regard charmeur. ‘De toute manière il faudra t’en contenter. Je crois bien que mon patron va être furax pour ce genre de choses demain.’, finit-il par conclure avant de s’éloigner quelques secondes pour s’occuper de ses autres clients. Car Evan ne pouvait pas être son seul centre d’intérêt ce soir. Pas pour l’heure en tout cas. Après il pourrait lui accorder toute l’attention qu’il voudrait. Mais pour le moment il avait d’autres choses à faire. D’autres clients aussi. Il, Evan devrait attendre. C’était comme ça. Il y a bien des moments où, dans la vie, on ne peut faire ce que l’on souhaite. C’était un de ces moments où ni Evan, ni Porter d’ailleurs, ne pourraient faire ce qu’ils voulaient. Pas dans l’heure qui suivrait en tout cas. Ils devraient juste se contenter d’attendre. Simplement d’attendre. Jusqu’au moment où Porter pourrait enlever son tablier et sortir du bar, prenant Evan par le bras, et l’entrainant au dehors du bar, en direction de son appartement, pour une autre soirée torride et mouillée, dans tous les sens du terme.