« Alors, je voudrais un café à la crème. Mais attention, pas trop chaud le café, la dernière fois j’ai failli me brûler et pas trop froid non plus parce que la fois d’avant, il était imbuvable… » Charlie, un sourire factice planté sur les lèvres, attendait patiemment que la femme devant elle ait fini de passer sa commande. Elle devait avoir la cinquantaine estimait la jeune femme, mais c’était assez dur exprimer de manière sûre car on voyait bien sur le visage de la femme qu’elle avait eu recours au botox et autres. Elle était accompagnée d’un homme chargé de paquet qui devait être son larbin ou son mari, à moins que ce ne soit les deux en même temps, ce qui était aux yeux de Charlie l’option la plus probable. « Et aussi, j’aimerais qu’il n’y ait pas trop ce crème non plus, je ne supporte pas quand il y en a trop également. Vous avez bien compris ? » A présent, la femme en question regardait Charlie comme s’il s’agissait d’une attardée ou autre chose dans le genre. Celle-ci dut se retenir de ne pas lui dire bien fort ce qu’elle pensait et se contenta d’acquiescer simplement. « Et pour monsieur, ce sera quoi ? » « La même chose. » C’était une manière bien peu polie de congédier la serveuse, songea Charlie. Mais les gens ne se soucient en général pas de ce genre de choses.

Elle arriva bientôt au bar où elle fit part de la commande. Aujourd’hui, c’était un jour de forte affluence au bar. La plupart des gens qui faisaient leur shopping venaient s’assoir ici pour se poser un peu et Charlie était d’une humeur da chien. Certes, les gens n’étaient pas tous comme l’abominable vieille dame qui venait de passer sa commande mais une personne comme ça suffisait en général à mettre Charlie de mauvaise humeur. Et, depuis deux heures, elle enchaînait les personnes comme ça. « Charlie, tu peux t’occuper de la cinq s’il te plaît ? » Elle leva la tête et haussa simplement les épaules en guise de réponse avant de prendre la direction de la table en question. Son sourire factice reprit place sur son visage pourtant, il ne resta pas bien longtemps quand Charlie vit qui se trouvait à cette table.

Depuis le lycée, je ne peux pas la supporter, avec ses grands airs de madame la marquise, elle a le don de me taper sur le système à chaque fois que je la vois. Cette journée-là, j’avais décidée de l’embêter plus que jamais. Je suis donc allée à ce café, au centre commercial où elle travaille à ce que j’ai entendu dire. Il fallait que j’élabore un plan pour lui faire du mal. Arrivé sur place, je voyais que de vieilles personnes s’approchèrent. Je me suis dis, mais oui, c’est ça la solution. Je vins vers eux et leur expliquèrent mon plan et le montant que je leur donnerais pour leurs participation. Ils acceptèrent sans hésiter. Quand ils entrèrent dans cette entre de gens pressé, ils s’essayèrent à une table, et moi un peu plus loin, à un endroit où je ne pouvais pas être vu par Charlie, mais où je pouvais quand même entendre leur conversation. « Alors, je voudrais un café à la crème. Mais attention, pas trop chaud le café, la dernière fois j’ai failli me brûler et pas trop froid non plus parce que la fois d’avant, il était imbuvable… » Cette femme fait son boulot parfaitement, c’était une actrice avant ou quoi ? Je voyais que le sourire de Charlie était totalement faux. Elle ne décrocha pas un mot et se contenta d’acquiescé. « Et aussi, j’aimerais qu’il n’y ait pas trop ce crème non plus, je ne supporte pas quand il y en a trop également. Vous avez bien compris ? » Elle n’était surement actrice, j’avais plutôt l’impression qu’elle était sincère. Mais bon, tant qu’elle faisait son travail, le reste ne m’intéressait pas. « Et pour monsieur, ce sera quoi ? » Je voyais que sa voix s’affaissait, et qu’elle s’énervait de plus en plus. J’étais tellement contente que je souriais toute seule. « La même chose. » Lui ne faisait pas très bien son travail mais bon, elle le faisait tellement bien, que je ne pouvais rien dire contre eux. Quand elle repartit en direction du bar et qu’elle avait les dos tourné, je me ruai vers le couple et leur donna leur argent qu’ils comptèrent avec précaution. « Il y a le compte, ça ira » Ils étaient plutôt froids, ils me donnaient la chair de poule. Quand Charlie arriva au bar, j’entendis quelques mots du genre, occuper, 5. Je levais la tête et vu que mon numéro de table était la 5. Mais qu’es-ce que j’ai fais de bien pour que le bon dieu me remercie autant ? Elle se tourna vers moi avec un air désespéré. Je lui fis un grand sourire, jaune évidement. « Serveuse, ça fait 10 minutes que j’attends. Je vais vous apprendre votre travail moi. » Je prenais un réel plaisir à la rabaisser devant tout ses collègues. J’avais toujours ce sourire qui ne voulait pas s’effacer de mon visage. Je fis signe à Charlie de s’approcher. Je lui dis en chuchotant. « Si tu veux pas que je fasse un scandale dans ton lieu de travail, tu m’offre quatre donuts gratuits pour Mam et moi, et deux cafés au lait. » Bien sur, tout en gardant mon sourire jaune !

A la table cinq, arborant le même air que Charlie détestait tant, se trouvait Abbygaël Rutherford. C’est dans ce genre de situation que des années de vie dans la même maison que son père s’avéraient utile, la patience et le contrôle sur elle-même qu’elle avait acquéri durant toutes ces années n’étaient pas de trop dans ce genre de situation. Elle résista à la tentation de commander à quelqu’un d’autres de s’occuper de la table et s’avança le visage fermé. « Serveuse, ça fait 10 minutes que j’attends. Je vais vous apprendre votre travail moi. » Dix minutes, quand on était dans un bar à une heure où il y avait du monde comme là, ce n’était vraiment pas excessif. Sauf pour madame je veux tout tout de suite évidemment. Charlie se demandait si elle cherchait à la ridiculiser à ce moment précis, la réponse était sûrement oui mais malheureusement pour cette chère Abby, la seule personne qu’elle ridiculisait à ce moment-précis c’était elle-même. Souvent à la fin de la journée, avec les collègues qu’elle appréciait, Charlie parlait des clients qui l’avaient le plus emmerdés dans la journée et puis, ils se moquaient d’eux. Il ne faisait aucun doute que ce soir là, Abby arriverait à peu près au même niveau que la femme au café. Il aurait été bien inutile de répondre quelque chose à ça, néanmoins, Charlie ne put s’empêcher de le faire. « M’apprendre mon travail, la blague ! Je donnerais cher pour te voir en train de servir les gens cela dis. Enfin tu n’aurais pas beaucoup de travail, ils fuiraient vite fait et je ne pourrais pas les blâmer. » Elle se tut et lui fit un petit sourire dépourvu de toute sympathie, il ne fallait pas trop lui en demander là-dessus. « Donc, tu désires ? » Elle essaya dans la mesure du possible de rester polie et constata presque avec fierté, qu’elle se débrouillait pas bien. C’était tant mieux. « Si tu veux pas que je fasse un scandale dans ton lieu de travail, tu m’offre quatre donuts gratuits pour Mam et moi, et deux cafés au lait. » Abbygaël marchait en plein rêve, c’était ce que Charlie fut obligée d’avouer. Elle fronça les sourcils et puis secoua la tête. Elle n’avait pas vraiment envie de l’entendre faire un scandale mais bon, il fallait croire qu’elle n’allait pas pouvoir y échapper. Et puis, même si elle lui donnait ce qu’elle voulait maintenant, elle trouverait bien autre chose à lui demander vu qu’elle était comme ça. « Et puis quoi encore ?! Tu fais comme tout le monde, tu commande et tu paies. » Elle lui lança un regard désespéré avant d’ajouter. « Si tu estimes que tu n’es pas encore assez ridicule comme ça, vas-y fais un scandale. » Elle haussa les épaules, simplement, même si dans les faits, cela ne lui était pas autant égal qu’elle voulait bien le montrer. « Tu comptes commander un jour ? Sinon la sortie c’est par là. » Elle indiqua d’un geste la porte un peu plus loin et attendit patiemment qu’Abby veuillent bien dire quelque chose.

Ce matin-là, je n’avais pas la force de me lever. J’étais allé à une fête la veille et il faut dire que j’avais fini bien arrosée. Au moment où j’ai ouvert les yeux, la pièce tournait. Et ce n’était pas le petit tour, c’était le tourniquet avec un moteur. J’avais vomi toute la nuit et décuvé depuis longtemps. Je ne tiens absolument pas l’alcool mais continue à en consommer. En me levant, j’étais partie tout de suite en direction de la douche avec un mal de crane épouvantable et en tâtant les murs pour éviter de tomber. La première personne que je croiserais prendra chère. En fait, non, je savais que si j’avais vraiment envie d’oublier ce mal de tête, il fallait que je fasse une chose qui m’amuse beaucoup, pourrir la vie de Charlie. C’est ainsi que j’ai eu l’idée géniale de venir un peu mettre la merde à son travail. Je n’avais pas de plan en arrivant, mais dès que j’ai vu ces vieux grincheux, j’ai tout de suite compris que ma journée allait être mouvementée. Quand le petit couple eurent finis leur comédie, c’était à moi d’entrée en scène. Je m’étais légèrement emportée quand elle m’a affirmé que je ne pourrais jamais faire le travail qu’elle faisait. Pourtant, servir des café aux clients, whaow, qu’es-ce que c’est difficile. « M’apprendre mon travail, la blague ! Je donnerais cher pour te voir en train de servir les gens cela dis. Enfin tu n’aurais pas beaucoup de travail, ils fuiraient vite fait et je ne pourrais pas les blâmer. » Je ne voulais pas lui répondre méchamment, mais elle l’avait mérité. « Tu te fou de moi, sourire aux gens, prendre leur commande et aller chercher un café, Ouh, que c’est difficile. Je le ferais les yeux fermé. » Cette fille me gavait, mais je ne voulais absolument pas qu’elle le sache. Avec une voix calme et posé, elle me demanda ce que je désirais. Je lui ai clairement dis que si elle ne voulait pas que je fasse de scandale dans son lieu de travail, elle devait me donner des donuts et du café gratuit. Elle n’avait pas l’air d’avoir peur. Je n’avais absolument pas d’idées pour l’humilier, mais j’allais trouver. « Et puis quoi encore ?! Tu fais comme tout le monde, tu commande et tu paies. » Elle voulait vraiment la guerre et elle l’aurait. « Tu es sure de toi sale garce ? » Je ne pouvais plus continuer à me contenir. « Si tu estimes que tu n’es pas encore assez ridicule comme ça, vas-y fais un scandale. » Non mais j’hallucinais, elle venait de ma provoquer. « Moi ? Ridicule, non mais tu rigole, ce n’est pas moi au moins qui porte une casquette en forme de donuts ! » Je n’avais toujours pas de plan, mais la colère commençais vraiment à ressortir. « Tu comptes commander un jour ? Sinon la sortie c’est par là. » Elle pensait vraiment que j’allais partir comme ça ? « Tu crois vraiment que je ne vais pas t’humilier ? Je t’avais prévenue petite conne. » J’avais trouvé mon plan, et il était génial. Je me levis et fis trois pas en direction de Charlie et m’arrêta devant elle. Je la regardai dans les yeux et tira son tablier, et son carnet de commande. Je l’attachai autour de ma taille, pris le carnet dans mes mains et me rendis en direction de la table numéro deux. Tout ça sous les yeux de Charlie bien sur. « Bonjour à vous, je remplace la serveuse qui est là-bas, car elle n’est franchement pas doué, voire, très nulle. Elle ne sait pas faire son boulot, alors, j’ai pris le taureau par les cornes, et ai pris sa place. Alors, vous désirez ? » Après m’avoir poliment annoncé leur commande, je partis la donner au gars du bar. Il avait une tête bizarre et avait l’air de trouver cette situation étrange. Je lui tendis la commande.