walking through the forest

« Bon week end, Seth ! » Seth posa ses deux doigts sur sa tempe puis fit un signe de la main, et il quitta la boutique en soupirant longuement. La journée était terminée, après une longue journée passée à vendre des CDs. A présent, il avait juste envie de se jeter dans son canapé, de boire de la bière jusqu’à s’endormir et se remplir l’estomac de cochonneries. Ces derniers jours, il ne faisait plus que ça. Se morfondre, manger, dormir, boire. Il s’occupait comme il le pouvait, malheureusement il avait perdu l’envie de dessiner et de jouer de la batterie, si bien que ces occupations se résumaient à des choses vraiment inutiles. Cela faisait presque une semaine qu’ils ne s’étaient pas vus. Une semaine, pour Bay et Seth, c’est l’équivalent de trois siècles. Et elle lui manquait, elle lui manquait terriblement. Il avait hésité plusieurs fois à l’appeler, il avait attendu, tous les jours, le regard fixé sur la porte d’entrée, qu’elle débarque, le sourire aux lèvres, il avait même contemplé niaisement sa chemise qu’elle avait porté quelques jours plus tôt. Elle n’était pas venue, il ne l’avait pas appellé. Il s’était contenté de survivre un minimum en espérant qu’elle revienne, mais en vain.

Il grimpa dans sa voiture, et alluma une cigarette. Il ne fumait pratiquement jamais. Ces derniers jours pourtant, sa consommation avait incroyablement augmenté. Seth démarra, roulant vers Lorwrys Lane, le regard vide, et jeta sa cigarette à moitié consumée, se disant que c’était ridicule et idiot et qu’il risquait de devenir dépendant. Il se mordillit la lèvre inférieure, puis prit une inspiration. Ce soir, il irait voir Bay. Cela ne pouvait pas durer plus longtemps. Ses songeries furent interrompues par la sonnerie de son portable. Il sortir ce dernier de sa poche, et en voyant le nom de Bay, il hésita, puis décrocha finalement. « Seth, c’est moi, écoute, j’étais dans la forêt et je …enfin, je suis complètement perdue et je …j’ai plus de réseau, ça va couper … » « J’arrive. » Seth raccrocha et prit la première à gauche en accélérant. Le soleil allait se coucher, il fallait qu’il fasse vite. Il laissa échapper un juron en se disant qu’il aurait du lui demander un point de repère. La forêt était loin d’être minuscule, et il aurait probablement du mal à la trouver. Il arriva près de la forêt en trois minutes, et il gara sa voiture sur un parking proche, puis il courut droit devant lui, s’enfonçant dans les arbres et les buissons broussailleux. Il marcha à droite, et à gauche, sans savoir où aller. Bay venait ici pour lire, de temps à autre, et il se rappella d’un arbre où ils étaient allés. Il retrouva le chemin et atteignit l’arbre au bout de cinq minutes. Bay n’était pas là. Elle devait être dans le coin. Alors, il plaça ses deux mains de chaque côté de sa bouche et se mit à crier. « Bay ! Où-est ce que tu te caches, bon sang ? ! »

Un bouquin. La forêt. C'était le cadre idéal pour se détendre et passer un moment seule, loin de tout. Depuis la soirée chez Seth avec le livreur et Dafné, la jeune femme n'avait pas été elle même. Chez elle, elle était de mauvaise humeur et elle essayait toujours de s'isoler. Son frère avait même entendu la rumeur qu'avait lancé le livreur et depuis il n'avait pas arrêté de la charier et du coup ses parents s'y étaient aussi mis. Sa mère avait même commencé à lui dire qu'elle aurait préféré que ce soit Wyatt à la place. Elle pensait rêver et c'était surtout ça qui la mettait en rogne. Elle, qui essayait d'oublier cet incident qui l'avait totalement chamboulé, tout le monde faisait en sorte qu'elle n'oublie pas. Elle avait même tenté d'éviter Seth et cela faisait une semaine qu'ils ne s'étaient pas vu. Une semaine. Comment avaient-ils pu faire? Pas une seule seconde Bay n'avait pas pensé à lui. Ca avait été une terrible épreuve pour elle ne plus aller chez lui comme ça, à l'improviste. C'était la première fois que ça leur arrivait et c'était surtout pour ça qu'ils se posaient autant de question. S'ils commençaient à s'éloigner alors qu'il n'y avait eu que des suppositions faites par d'autres, ils ne se verraient plus du tout ... La jeune femme ne voulait absolument pas ça.

Il était cinq heures de l'après midi et Bay avait donc décidé de s'isoler dans la forêt. Elle avait pris un bouquin et son ipod. Il n'y avait personne à cette heure là et d'autres en aurait peut être peur mais c'était ce que préférait la jeune femme. Elle essayait de retrouver l'arbre où Bay et Seth s'étaient installés la dernière fois qu'ils étaient venus là. Cet arbre était différent des autres et c'était ce qu'aimait Bay. Elle finit par le retrouver dix minutes après et elle s'y installait, mit en route son ipod et ouvrir son livre qu'elle continuait de lire.

Le jour commençait à laisser place à la nuit et Bay ne se rendit pas compte du temps qui passait. Elle regarda sa montre, vingt heures trente. Elle se leva en panique. La nuit allait arriver et ça n'allait pas être facile de retrouver son chemin. Mais jour ou nuit, le résultat était le même. De la seconde où elle quitta cet arbre, Bay ne savait plus où aller. Elle marcha cinq minutes qui lui suffirent à se rendre compte qu'elle ne savait pas par où passer surtout que le sens de l'orientation ce n'était pas son pllus grands point fort. La jeune femme prit son portable et il lui restait une barre de réseau, quelle chance. Sans hésitation elle était prête à appeller Seth. Ce dernier était son pillier, elle ne pouvait rien faire sans lui, et lui seul pouvait être capable de la sauver. Seth, c’est moi, écoute, j’étais dans la forêt et je …enfin, je suis complètement perdue et je …j’ai plus de réseau, ça va couper … Il eut le temps de lui répondre qu'il arrivait, ce qui était le plus important. La jeune femme pouvait toujours compter sur lui et le fait qu'elle le verrait là, ce soir, lui donnait le sourire. Il lui avait tellement manqué. Enfin il fallait espérer qu'il la trouve mais elle avait confiance. Enfin, pour ne pas s'éloigner encore plus, la jeune femme se laissa tomber contre un arbre et s'assit.

Alors qu'elle attendait, un bruit se fit entendre. Quelqu'un criait. C'était Seth. Elle n'avait pas compris ce qu'il avait dit mais elle se mit à crier, elle aussi. SETH, JE SUIS LAAAA.

«SETH, JE SUIS LAAAA.» Seth se retourna furtivement, tentant de situer la provenance de cette voix. C’était Bay, sans aucun doute. Sans aucun doute, déjà parce qu’il y avait peu de personnes qui osaient s’aventurer dans la forêt à cette heure, et puis, surtout, mais surtout parce qu’il était capable de reconnaître la voix de Bay parmi cent-milles. Il fut rassuré à l’idée qu’elle soit quelque part autour de lui, et il se mit alors à marcher en direction de la voix, tout en laissant ses pensées s’animer. Il ne songeait pas du tout à ce qu’allait être ces retrouvailles après une semaine sans se voir, parce qu’à cet instant précis, il était juste heureux de pouvoir retrouver Bay . Enfin, s’il ne se perdait pas. Il marcha encore, sans voir aucune silhouette familière. Il était heureux parce qu’enfin, il allait la revoir, parce qu’enfin une partie de ses tourments allaient se dissiper. Parce que vivre sans Bay, c’était tout bonnement impossible, un véritable cauchemar. C’était, à chaque moment de joie, de tristesse, à chaque découverte inutile, à chaque souvenir idiot, la déception de ne pouvoir se confier à la personne avec qui on partageait tout. C’était un vide, un énorme vide qui s’agrandissait de jour en jour. Et un vide qu’il ne pouvait combler par aucun moyen, car partout où il allait, une partie d’eux, une partie de leur souvenir, vivait.

Il marchait en regardant le sol, en regardant ces feuilles et en se rappellant encore l’un des épisodes Bay et Seth. Cette après midi pluvieuse où ils avaient fait du vélo le long de l’entrée de la forêt, tentant de s’attraper la main en maintenant le gidon de l’autre, cet fameuse après-midi ou Seth s’était retrouvé dans le fossé, étalé dans un tas de feuille après avoir perdu le contrôle de son vélo. Un sourire apparut sur son visage, et il leva les yeux au ciel, un brin nostalgique de cette journée où tous les problèmes n’existaient pas encore. Et puis, ses pieds s’emmèlerent au contact d’une racine, mais il se rattrapa in extremis avant de pousser un juron. Tandis qu’il levait les yeux, il sentit quelque chose venir de derrière lui. Il fit le demi-tour le plus rapide de l’histoire et Bay se précipita vers lui, lui sautant dans les bras. Il la serra contre lui durant un long moment jusqu’à ce qu’il sente qu’elle était pleinement rassurée. Puis il se détacha, et contempla son visage un instant, et enfin il parla. « Je parie que tu étais encore plongée dans un bouquin, ma Criket ? » Il avait dit ça sans réfléchir, il avait juste eu envie de le dire et il ne pensait à rien d’autre. Il était tellement content de la voir qu’il avait envie de plaisanter. « Enfin … Tu es saine et sauve ! J’espère que n’étais pas trop terrifiée … La nuit va tomber d’une minute à l’autre, on ferait mieux de retourner à ma voiture. » Il attrapa la main de Bay, entrelaçant ses doigts avec les siens, et les serra avec tendresse et soulagement. Sa Bay était là, avec lui, et il n’était pas prêt de la laisser repartir.

A la seconde où la jeune femme avait entendu la voix de Seth elle s'était levée et avait crié à son tour. Elle avait hâte qu'il la retrouve, elle n'aimait pas rester seule ici, dans la forêt mais elle avait également hâte de le revoir, de lui sourire, de l'enlacer, de lui parler tout simplement. Bay n'avait jamais passé une semaine aussi pourri que celle qui venait de défiler. D'un côté elle était bien contente de s'être perdue. Si ça se trouvait ils auraient pu s'ignorer encore longtemps. Enfin, c'était une chose peu probable tout de même, déjà qu'une semaine ça avait été l'enfer. La jeune Bay ne cessait de regarder autour d'elle. Elle n'osait pas faire un pas de peur de s'éloigner du jeune homme alors elle se contentait de crier encore jusqu'à ce qu'il arrive vers elle. C'est alors que Bay vit une silhouette au loin. Elle était certaine qu'il s'agissait de Seth alors se précipita vers le jeune homme.

Elle en oublia la semaine sans l'avoir vu. Elle en oublia la soirée qui avait mal tourné. Elle se contenta de sauter dans ses bras et de l'enlacer aussi fort qu'elle le pouvait. Cet étreinte dura longtemps. Ils rattrapaient cette semaine affreuse et la jeune femme se sentait complètement rassurée et heureuse. La présence de Seth l'apaisée et la rendait toute souriante. Son visage lui avait manqué. Elle ne voulait plus jamais que ça arrive à nouveaux, plus jamais! Je parie que tu étais encore plongée dans un bouquin, ma Criket ? Il la connaissait par coeur. La jeune femme lui souriait. Tu me connais trop bien. Elle le serra une nouvelle fois dans ses bras, mais cette étreinte ne dura pas longtemps. Enfin … Tu es saine et sauve ! J’espère que tu n’étais pas trop terrifiée … La nuit va tomber d’une minute à l’autre, on ferait mieux de retourner à ma voiture. Il lui prit la main et des frissons parcoururent son corps. Tssht! Elle essayait de ne pas y faire gaffe. Je commencais un peu à paniquer ... j'ai eu de la chance d'avoir du réseau et de t'avoir eu desuite .. oui tu as raison, allons y. Ils se mirent alors en marche.

Tu sais où on va là? J'ai l'impression qu'on tourne en rond... dit elle après qu'ils aient marchés cinq minutes. Elle avait l'impression qu'ils ne retrouvaient pas leur chemin. La soirée ne faisait que commencer ...

«Je commencais un peu à paniquer ... j'ai eu de la chance d'avoir du réseau et de t'avoir eu desuite .. oui tu as raison, allons y.» Et la marche débuta. Les deux silhouettes avançaient lentement vers la direction d’où Seth était venu, à tâtons. A mesure qu’ils marchaient, la forêt devenait plus sombre et l’air se rafraichissait. Seth sentit Bay frissonner et il remarqua alors qu’elle était en t-shirt. Ils marchèrent cinq minutes, puis Bay brisa le silence quelque peu effrayant qui s’était installé jusque là. Effrayant dans le sens où ils se sentaient très seuls, et très perdus dans cette forêt immense. «Tu sais où on va là? J'ai l'impression qu'on tourne en rond... » Seth n’avait absolument aucune idée d’où ils se trouvaient, mais il tenta de rassurer Bay en lançant une phrase sur un ton neutre, sans aucune peur. « Je crois que c’est plus vers la droite, on ne devrait pas être loin. Ecoutons si on entends des voitures. » Ils marchèrent à droite, l’oreille tendue, pendant environ 500m sans qu’aucun bruit ne vienne chatouiller leur oreilles. Dix minutes plus tard, c’était un bruit d’oiseau qui les faisait sursauter. Seth décida de s’arrêter, tout en soupirant. « Bon, okay. Je n’ai absolument aucune idée de l’endroit où nous sommes. Essayons de marcher encore un peu. » Seth commençait à avoir mal au pieds, et la nuit était quasiment tombée à présent. Une lueur rouge se dessinait suivant le contour des arbres, et il faisait vraiment plus froid maintenant. Ils marchaient doucement, posant leurs yeux partout par crainte de tomber sur une bête sauvage. Seth avait l’impression que cela faisait des heures qu’ils étaient là, et il n’en pouvait plus d’errer sans savoir. Bay semblait du même avis. Ils traversèrent une clairière, puis s’arrêtèrent dans un endroit qui semblait un peu moins effrayant que les autres. Ils n’avaient rien dit depuis tout ce temps, peut être une heure, voire plus, si ce n’est quelque mot sur leur localisation ou des remarques sur les bruits bizarres de la forêt. Seth se laissa tomber sur une branche cassée, regardant ses pieds d’un air désespéré. « Franchement, on devrait toujours avoir une boussole sur nous. » Il marqua une pause, regardant alors Bay dans les yeux. « Dis … tu penses que … cette légende des loups de la forêt d’Auckland, que racontent ces gamins … elle est vraie ? » Seth accompagné cette question d’un petit rire mi-nerveux, mi-amusé. Il leva les yeux, remarquant que la lune montait dans le ciel à une vitesse folle. Il ôta sa veste avec laquelle il entoura les épaules de Bay pour la réchauffer.

C'était maintenant officiel, ils s'étaient perdus. Malgré les tentatives du jeune homme pour paraître le plus rassurant possible, ils en arrivaient un moment où ils devaient se rendre à l'évidence. Ils étaient perdus. Bon, okay. Je n’ai absolument aucune idée de l’endroit où nous sommes. Essayons de marcher encore un peu. Bay-Line soupirait et traîner des pieds. Elle en avait marre de marcher. Surtout marcher dans la nuit. Même si elle savait qu'elle avait Seth avec elle, elle ne pouvait pas s'empêcher d'avoir quand même un peu peur de la forêt lorsque la nuit noire approchait. Ils avaient marchés cinq minutes de plus et le jeune homme s'assit et Bay le suivit, s'installant à ses côtés. Franchement, on devrait toujours avoir une boussole sur nous. La jeune femme acquiessa de la tête. On le saura pour la prochaine fois ... enfin, s'il y a une prochaine fois. Tu crois qu'on va réussir à retrouver le chemin? Et alors que la jeune femme paniquait toujours un peu plus, Seth en rajouta une couche. Dis … tu penses que … cette légende des loups de la forêt d’Auckland, que racontent ces gamins … elle est vraie ? La jeune femme n'y avait pas pensé avant qu'il en parle et désormais elle avait encore un peu plus peur. Tu sais comment rassurer les gens en pleine forêt, la nuit, toi. La jeune femme eut soudainement une vision d'horreur où les deux jeunes gens se faisaient encercler par une meute de loup, impossible de s'en sortir ... Elle secoua la tête afin de plus y penser alors que le jeune homme était en train de poser sa vester sur les épaules de la jeune femme afin qu'elle ait moins froid. Merci ... je suis désolée tu sais. On va s'en sortir hein? Bay-Line avait le défaut de psychoter très rapidement. Elle se voyait déjà périr içi dans cette forêt avec Seth alors que dès que le jouer se léverait ils arriveraient sûrement à retrouver leur chemin, mais Bay était comme ça. Elle lui prit son bras, et se serra un peu plus contre lui afin de trouver un peu plus de chaleur car en plus de cela ils avaient droit à une nuit bien froide ...

« Tu sais comment rassurer les gens en pleine forêt, la nuit, toi. » Seth ne put s'empêcher de sourire à la remarque de Bay. Il n'y avait qu'elle qui puisse l'amuser dans une telle situation. Tandis qu'il réchauffait sa chère Bay dont la température égalait celle d'un congélateur, il se mit à parler. « Je plaisante, tout le monde sait qu'il n'y a pas de loups ici … Tout ça, ça n'existe que dans les contes. » Il termina sa phrase en se raclant la gorge. Il n'était pas du tout convaincu parce qu'il venait de dire et il jeta des coups d'œil à droite et à gauche machinalement. « Merci ... je suis désolée tu sais. On va s'en sortir hein? » Seth lança un autre sourire, cette fois attendri par ce que venait de dire Bay. Elle avait un ton de petite fille apeurée et il trouvait ça vraiment mignon. « C'est pas de ta faute, j'aurais du repenser à cette histoire du petit poucet qu'on m'a tellement racontée quand j'étais gosse, avant d'entrer dans la forêt. Et j'imagine qu'on finira bien par nous retrouver … Enfin … J'espère. » Seth eut du mal à avaler cette dernière phrase. Il commençait à s'inquiéter. Ils n'envisageait pas qu'il puisse passer la nuit ici, mais vu le déroulement des évènements, il doutait que leur capacité à rentrer seuls chez eux, maintenant qu'ils étaient complétement perdus au beau milieu de la forêt. Il songea à des gardes forestiers, puis se ravisa avant d'en parler à Bay. Les gardes forestiers ne travaillaient certainement pas de nuit, il faudrait être dingue pour faire ça. « En tout cas, si on doit rester ici encore longtemps, on finira par mourir de froid. Les nuits sont glacées dans la forêt. » Il leva les yeux, constatant que le ciel était quasiment noir et que quelques étoiles avaient fait leur apparition. C'était beau, même si la quasi-totalité de la vue était cachée par le sommet des arbres. Bay se serra alors à son bras et à cet instant il se rappela la dernière fois qu'ils s'étaient vus, quand elle s'était endormie à ses côtés. Il la laissa se coller à lui, il savait qu'elle devait avoir froid malgré la veste qu'il lui avait prêté, alors il s'efforça d'ignorer les frissons qui lui parcouraient le corps au contact du geste de Bay, se disant qu'elle croirait avoir affaire à de simples frissons dus au froid, même s'ils étaient d'une toute autre nature.

Je plaisante, tout le monde sait qu'il n'y a pas de loups ici … Tout ça, ça n'existe que dans les contes. Bay le regardait d'un air suspicieux, il essayait de se rattraper comme il pouvait mais la jeune femme n'était en aucun convaincu. Mouais. Puis la jeune femme enchaîna avec son excuse. S'il n'avait pas été s'enterrer ici, toute seule, ils ne seraient jamais là. Mais ils ne seraient aussi sûrement pas ensemble alors la jeune femme ne regrettait quand même même si elle aurait préféré un autre lieu, évidemment. C'est pas de ta faute, j'aurais du repenser à cette histoire du petit poucet qu'on m'a tellement racontée quand j'étais gosse, avant d'entrer dans la forêt. Et j'imagine qu'on finira bien par nous retrouver … Enfin … J'espère. La jeune femme le regardait, il avait le don pour la rassurer, ahah. J'espère?? Non, Seth t'es censé me dire "Mais bien sûr qu'on nous retrouvera, ne t'en fais pas." même si c'est complètement faux, ça me rassurerait et j'arrêterais de paniquer tu vois ... enfin je suis pas certaine que j'arrêterais en fait ... non mais c'est flippant d'être là, dans la nuit ... Elle regardait le ciel qui était désormais tout noir, la nuit commençait pleinement et Bay-Line était l'affus du moindre bruit que l'on pouvait entendre. En tout cas, si on doit rester ici encore longtemps, on finira par mourir de froid. Les nuits sont glacées dans la forêt. A choisir, je crois que je préfère mourir de froid que de me faire manger par des loups. Ils étaient les mêmes. Pendant que l'un faisait des suppositions de mort, l'autres affirmait qu'elle préférait cette mort à l'autre. Ils psychotaient à une vitesse folle. Alors que la jeune femme prenait son bras, elle sentit qu'il frissonnait, et elle vit sur son bras. Soit il avait froid, soit ... La jeune femme gardait en tête qu'il avait froid. Je ne veux pas t'obliger à me passer ta veste. Tu as aussi froid que moi Seth.. Elle passait sa main de haut en bas sur son bras, comme pour le rechauffer, seulement elle frissonnait elle aussi. Elle était bien trop proche de lui. Encore une chose qui changeait. Avant l'incident de la semaine dernière ils pouvaient se toucher, s'enlacaient, sans aucune ambiguité mais là, on sentait que ça leur faisait quelque chose, un tout nouveau sentiment ...

« J'espère?? Non, Seth t'es censé me dire "Mais bien sûr qu'on nous retrouvera, ne t'en fais pas." même si c'est complètement faux, ça me rassurerait et j'arrêterais de paniquer tu vois ... enfin je suis pas certaine que j'arrêterais en fait ... non mais c'est flippant d'être là, dans la nuit ... » Seth laissa échapper un petit rire amusé, puis contempla Bay avec un sourire en coin avant de dire « Tu as fait la démonstration toute seule! Te mentir n’aurait servi à rien. On va probablement mourir ici, seuls et congelés, il faut être réaliste. » Seth regarda un peu partout dans le coin comme si quelque chose risquait de leur tomber dessus. Bizarrement ici, ils étaient un peu à l’écart et ils étaient entourés de grands arbres rassurant qui semblaient les protéger de toute attaque de loups supposées. Les paroles de Bay s’accordèrent aux pensées de Seth « A choisir, je crois que je préfère mourir de froid que de me faire manger par des loups » Seth acquiesa en riant, puis agita ses jambes parce qu’il commençait à avoir des fourmis dans cette position. Son regard se tourna alors vers Bay qui ouvrit alors la bouche pour dire autre chose. « Je ne veux pas t’obliger à me passer ta veste. Tu as aussi froid que moi Seth … » Comme pour accompagner ses paroles, elle tenta de le réchauffer. Comme prévu elle avait cru que ce frisson était du au froid, mais du coup elle voulait le réchauffer … Cela n’allait pas arranger le fait que son corps s’emballait à chaque fois qu’elle le touchait. Il la regarda de nouveau, puis se détacha d’elle et se leva d’un coup « Ca va pour moi, garde ma veste, j’ai juste les jambes engourdies. » Il agita ses jambes à la manière d’ une majorette, puis il sentit quelque chose le gêner dans sa poche. Il sortit son portable et regarda l’heure. 22h25. Depuis combien de temps étaient-ils là ? Sans surprise, Seth constata qu’il n’avait pas un seul bâton de réseau. Il rangea son portable dans sa poche, puis sentit autre chose contre sa main. Un briquet. Un briquet ! Et lui qui regrettait de fumer autant ces derniers jours, voilà qu’il bénissait les cigarettes ! Il montra sa trouvaille à Bay qui semblait interrogée, puis il se mit alors à parler. « Tu as déjà fait un feu ? » A sa tête, il conclut que ce n’était certainement pas le cas. « Bon, par contre, comme c’est ma première fois, je vais prendre mes précautions. Qu’est ce que tu dirais de trouver des brindilles et du bois, pendant que je m’assure qu'on ne va pas faire flamber la forêt ? » Il s’agenouilla et prépara tout près d’eux un cercle pour le feu, où il ôta toutes les feuilles mortes. Il trouva une énorme buche de bois à deux mètres et il la plaça au centre du cercle. Il avait encore du mal à envisager qu’ils allaient passer la nuit ici … Il regarda autour de lui, se disant qu’il pourrait chasser, puis il roula des yeux. Il ne fallait pas non plus abuser, il n’avait rien d’un chasseur expérimenté. L’avantage de s’activer de la sorte était qu’il n’avait plus à penser à Bay et à lui, et que leur rapprochement de tout à l’heure n’était plus qu’un souvenir … frissonnant, du moins, pour le moment.

Tu as fait la démonstration toute seule! Te mentir n’aurait servi à rien. On va probablement mourir ici, seuls et congelés, il faut être réaliste. Au moins, on mourra ensemble ... dit elle en le regardant avec son petit sourire mais alors qu'elle tentait de le réchauffer autant qu'elle le pouvait le jeune homme lui dit que ça allait et il se leva rapidement. La jeune femme l'observait et il sortit son portable de sa poche. La jeune femme fit de même et elle vit l'heure. Il était déjà plus de vingt deux heures et ils avaient encore pas mal d'heures devant eux. Alors qu'il rangeait son téléphone, Seth sortit un briquet de son autre poche. La jeune femme le regardait d'un air interrogateur. Tu as déjà fait un feu ? Euh non mais ... pourquoi t'as ce briquet? Elle n'aimait pas quand le jeune homme fumait. C'était très rare mais ça lui arrivait quelques fois et à chaque fois qu'elle le savait elle l'engueulait et il arrêtait. Et apparement, durant la semaine où ils ne s'étaient pas vu, il avait fumé ou bien il avait ce briquer par hasard, elle préférait que ce soit cette deuxième réponse. Bon, par contre, comme c’est ma première fois, je vais prendre mes précautions. Qu’est ce que tu dirais de trouver des brindilles et du bois, pendant que je m’assure qu'on ne va pas faire flamber la forêt ? La jeune femme se leva et acquiessa de la tête. J'y vais. Elle se mit alors en marche. Bien sûr elle restait dans le périmètre, elle prenait ce qu'elle trouvait. Des bouts de bois, quelques brindilles, elle revenait vers le feu qu'il était en train de préparer et les poser au milieu du cercle et puis elle repartait. Au bout de trois aller retour, elle demanda. Ca suffit? Puis elle l'obersvait faire et elle souriait. Je te fais un confiance hein. Parce que les loups, le froid ça va, mais mourir brûlé en plus, faudrait éviter. Elle lui tira la langue. Mais elle espérait qu'il réussisse car un feu ne sera vraiment pas de refus ...

« Au moins, on mourra ensemble ... » Seth fit un léger sourire. Ses paroles avaient quelque chose de tragique, elles faisaient référence à ce genre de fin que l’on ne voit que dans les films. Seth ne répondit rien, il se contenta d’imaginer ce qui se passerait s’ils mourraient, mais finalement, il fronça les sourcils, parce que s’il avait bien une certitude, c’était qu’il ne voulait pas mourir tout de suite. Il regardait Bay, et il se disait qu’il avait encore des millions de choses à vivre avec elle, qu’il ne pouvait pas mourir tout de suite parce qu’il avait encore de belles années en perspective, des années où il pourrait faire des choses folles, toujours au côté de Bay. Des années ou peut être, Bay et lui … Non. Il détourna le regard, et Bay le tira de ses pensées « Euh non mais ... pourquoi t'as ce briquet? » Seth se racla la gorge et ne dit rien tout de suite. Il n’allait pas lui dire qu’il avait dépensé pas mal de son argent dans des clopes, il savait quelle réaction elle aurait, il connaissait Bay par cœur et il comprenait qu’elle n’apprécie pas le fait qu’il fume de temps en temps. « Oh, ça peut toujours servir … Et on ne va pas se plaindre de l’avoir, n’est-ce pas ? » Il fuyait Bay du regard, parce qu’il savait qu’elle savait, et il préféra ignorer la chose et la laisser aller chercher le nécéssaire pour faire un peu de camp parfait. Cela prit quelques minutes, avant qu’elle s’arrête définitivement et demande à Seth si cela suffisait. Il hocha la tête, et lui fit signe de se rassoir pendant qu’il tentait d’allumer le feu. « Je te fais un confiance hein. Parce que les loups, le froid ça va, mais mourir brûlé en plus, faudrait éviter. » Seth riait, à la fois à cause de la remarque de Bay, mais aussi parce qu’il était nerveux et incapable de dire si cela allait marcher. Il disposa les brindilles et le bois au centre et sortit de nouveau son briquet. Il alluma quelques brindilles mais celles-ci se consumèrent aussitôt. Il rééssaya une fois, puis deux, puis trois, mais à chaque fois c’était la même chose. « Ca à toujours l’air plus facile à la télé … » Tandis qu’il soupirait, il essaya de nouveau. Au bout de quinze tentatives, aucune flamme n’avait jailli. Il regarda Bay, qui frissonnait, et il arbora une mine désespérée. Il décida d’essayer une dernière fois. Les brindilles s’enflammèrent, puis une gigantesque flamme fit reculer Seth, et très vite les branches s’enflammèrent à leur tout. Le feu était magnifique, et incroyablement chaud. Seth fit de l’air avec ses mains pour attiser la flamme, puis se réchauffa les mains et invita Bay à faire de même. Après quelques minutes, il lança. « Les indiens faisaient des signes de détresse avec leur feu, non ? Peut être que quelqu’un remarquera la fumée, avec un peu de chance. Quoique… en pleine nuit … On aura peut être plus de chance demain matin. » Demain matin. Seth regarda Bay et il comprit qu’ils pensaient exactement la même chose. La nuit allait être longue.

Il avait réussis. Le feut était enfin allumé et Bay-Line ressentait tout de suite la chaleur qu'il émanait et ça faisait un bien fou. Bien sûr, ils devraient faire attention, c'était quand même dangereux d'allumer un feu en pleine forêt mais la jeune faisait confiance à Seth, et quand à elle, elle ne ferait aucun geste brusque. Bay-Line s'était levée et s'était posée aux côtés du jeune homme et elle frottait ses mains l'une contre elle afin de se réchauffer. Elle ressentait le résultat. Elle avait beaucoup moins froid.Les indiens faisaient des signes de détresse avec leur feu, non ? Peut être que quelqu’un remarquera la fumée, avec un peu de chance. Quoique… en pleine nuit … On aura peut être plus de chance demain matin. Bay-Line souriait. Dans tout les cas ils attendraient toute la nuit et ça allait être long. Seth la regardait et elle croisa son regard. Oui, la nuit allait être réellement longue.

La jeune femme se demandait ce qu'ils allaient bien pouvoir faire toute la nuit. Et elle qui était une grande gourmande elle allait devoir tenir le coup cette nuit. Comment on va faire sans manger?? Nous connaissant, ça va être dure ... Elle ne se souciait plus du froid désormais, en revanche elle cherchait son sac des yeux et elle le vit contre la branche d'arbre où elle était assise aussitôt. Elle se dirigea alors et prit son sac. Alors qu'elle regardait à l'intérieur, elle marchait pour revenir auprès de Seth. D'habitude j'ai toujours des... Et pouf! Elle ne voyait plus où elle marchait, et elle trébucha sur une autre branche. La jeune femme tomba et se retrouva à quatre pates. Elle avait évité le pire et se laissa tomber sur le sol et se mit à rire et la nuit ne faisait que commencer ...

« Comment on va faire sans manger ?? Nous connaissant, ça va être dure … » Seth fut amusé de la remarque de Bay et il la regarda un instant avec un air malheureux. Il se rendit alors compte à quel point son estomac était vide, car en effet il n’avait rien avalé depuis le midi. « Tu crois que les racines sont comestibles ? … En tout cas, je repense à cette énorme pizza que nous n’avons même pas terminée … » Il soupira longuement, affamé. Son cœur s’emballa suite à ce qu’il venait de dire. C’était à cause de cette histoire de pizza, elle amenait des tas de souvenirs vraiment étranges, et il avait peur que cela recréé un froid entre eux. Et pour le coup, ils avaient déjà assez eu froid comme ça. Bay se leva afin de trouver son sac. Une fois ce dernier en main elle fouilla à l’intérieur sans regarder au sol, et de ce fait, elle se retrouva en deux secondes étalée sur les feuilles. Seth n’avait même pas entendu ce qu’elle avait dit, il avait juste couru vers elle les yeux écarquillés, terrifié à l’idée qu’elle se casse quelque chose. Mais maintenant, elle riait, elle riait aux éclats, et Seth aurait voulu rire lui aussi, mais il en était incapable, déjà parce qu’il avait fait un bond de quinze mètres en la voyant tomber, mais surtout parce que la situation était loin d’être drôle. Pourtant, il finit par pouffer et il tendit sa main à Bay pour qu’elle puisse se relever. «  T’es bête ! Tu m’as fait peur … Il faut toujours que tu fasses des cascades ! » Ce n’était vraiment pas le moment de se blesser, en plus. Bay se retrouva rapidement sur ses deux pieds, et Seth ne lâcha pas sa main tout de suite. Elle riait encore, et leurs regards ses croisèrent. Leurs visages étaient vraiment très proches à cet instant, plus que ne l’avait prévu Seth. Il resta là, bien trop longtemps pour que ce soit normal, à regarder Bay et ses yeux brillants, ses pommettes rosées et sa si jolie bouche, comme s’il ne les avait jamais regardés auparavant. Le temps s’était figé, et quand il comprit ce qui se passait, il constata également que Bay avait cessé de rire. Il eut du mal à début sa phrase, mais il finit par y parvenir « Je … Tu… Tu disais que tu avais toujours quoi dans ton sac … ? »

Tu crois que les racines sont comestibles ? … En tout cas, je repense à cette énorme pizza que nous n’avons même pas terminée … La jeune femme fit une grimace et secouait la tête de gauche à droite. Je préfère pas, j'ai pas envie de finir comme Christopher, tu sais le gars dans Into the Wild ... Lui avait vécu une terrible malchance. Il étudiant toutes les plantes par coeur et il était tombé sur une, une seul qu'il avait mangé. Une plante mortelle ... Mais bien sûr, ici, c'était quand même de trouver des plantes mortelles mais la jeune femme préférait éviter. Et puis c'est malin ... maintenant je pense à la pizza .. Elle y pensait comme à l'ensemble de nourriture mais aussi comme à la soirée qu'ils avaient passé. En même temps c'était le dernier souvenir, avant celui ci, qu'ils avaient en commun, difficile de ne pas s'en souvenir, surtout après ce qu'il s'était passé.

Alors qu'elle retournait vers son sac, les images de leur soirée revenait en tête mais elle évitait de trop y penser. Le destin fit qu'elle n'y pensa plus puisqu'elle était bien trop occupée à rire. Elle s'était affalée sur le sol et elle riait, fière de la situation. Il n'y avait qu'elle pour empirer la situation. Elle aurait pu se faire mal, se fêler quelque chose, mais elle prenait ça à la rigolade. Bon c'était mieux que si elle aurait été à cran, de mauvaise humeur ... En revanche Seth ne riait pas tout de suite. Il avait eu quand même peur. T’es bête ! Tu m’as fait peur … Il faut toujours que tu fasses des cascades ! Seth lui avait tendu sa main et elle la prit afin de se relever. Elle enleva toutes les saletés qui s'étaient colés à ses vêtements et lorsqu'elle releva la tête, celle ci était bien assez proche de celle de Seth pour perdre un peu ses moyens. Elle avait cessé de rire et la seule chose qu'elle faisait était de plonger son regard dans le sien. Ils en oubliaient tout. Ils étaient l'un en face de l'autre, pas de mouvements, ils se regardaient seulement. Mais Seth brisa ce silence ambigue. Je … Tu… Tu disais que tu avais toujours quoi dans ton sac … ? Elle mit quelques secondes avant de répondre. Des chewing gums ... j'ai toujours l'habitude d'en avoir dans mon sac mais bien sûr là non ... dit elle ne le lâchant pas du regard. Leur distance était la même, toujours aussi près l'un de l'autre..

« Des chewings-gums… J’ai toujours l’habitude d’en avoir dans mon sac mais bien sûr là non … » Seth fit un soupir amusé, sans bouger. Il aurait du, pourtant, faire un pas en arrière, faire mine de s’occuper du feu, ou bien dire un truc inutile, mais il demeura ici, pendant un long moment, à regarder Bay. Et puis, il ne pouvait plus, Bay serrait sa main contre la sienne et Seth avait l’impression de mourir alors qu’il connaissait Bay depuis toujours et qu’il n’avait jamais décelé en elle de tels pouvoirs mortels. C’était inimaginable, ce qui se passait. Il fallait que ce moment cesse, car il sentait la peur le gagner, cette indescriptible peur qui lui faisait savoir que son regard sur elle était différent à présent, ses sensations aussi … Ou peut être avaient-elles toujours été là, mais il n’avait jamais voulu les remarquer … «  Bay , je … » Il ne dit rien de plus pendant quelques secondes, puis il baissa les yeux et ses doigts se démêlèrent très lentement de ceux de Bay, avec regret. « Tu devrais plutôt prendre pour habitude de mettre des chamallows dans ton sac, à l'avenir. J’ai vraiment envie de chamallows grillés là maintenant. » Il lui fit un sourire, se reconnectant enfin à la réalité. Il ne savait pas s’il avait bien fait de briser ce moment d’égarement, tout ce qu’il savait c’était que reprendre la conversation était un bon moyen de se construire une carapace contre toutes ces sensations étranges et nouvelles. Du moins, tant qu’il était encore capable. « Il faudrait mieux qu’on reste près du feu, au moins il fait chaud, et on ne risque pas de se faire attaquer par des bêtes sauvages. » Ils marchèrent alors à l’endroit où ils étaient assis à la base, et Seth s’assit contre le tronc couché sur le sol, calant son dos contre celui-ci. Bay ne tarda pas à le rejoindre. Bizarrement, Seth fut soudain prit d’une sorte de prise de conscience et il s’interrogea  « Bay, nous sommes vraiment perdus dans une forêt ? Je n’aurais jamais cru que ça arriverait un jour ! C’est dingue ! » Il soupira, et passa ses mains dans ses cheveux avec nervosité. Il commençait à réellement paniquer, même s’il ne voulait pas le dire clairement. Il tenta de plonger son regard dans les flammes pour oublier la situation mais rien n’y faisait. Des bruits de hibous ou de quelconques autres animaux volants se faisaient entendre de plus en plus, et une légère brise soufflait sur les buissons, si bien qu’on aurait cru que des créatures s’y cachaient. Seth avait faim, il avait soif, il était désespéré, et à cet instant là il songeait réellement à sa mort prochaine.

Ce moment devenait de plus en plus intense mais également embarassant et gênant. Elle n'osait pas bouger. Elle lui avait parlé mais seul ses lèvres avaient agis, son regard n'avait pas changé de direction. Bay , je … A ce moment le jeune homme se détâchait de la jeune femme. Elle le laissait faire sans rien dire même si l'envie de reprendre sa main afin d'entrelacé ses doigts aux siens à nouveau lui était grande. Elle avait eu également la sensation que Seth allait être sur le point de lui dire quelque chose d'important mais il n'avait jamais continué sa phrase. Elle aurait pu le lui demander. Lui demander ce qu'il allait dire mais elle avait préféré se taire, sans vraiment savoir pourquoi. Tu devrais plutôt prendre pour habitude de mettre des chamallows dans ton sac, à l'avenir. J’ai vraiment envie de chamallows grillés là maintenant. La jeune femme eut un léger sourire. C'est vrai que des chamallows n'auraient pas été de refus! Son ventre venait alors de crier famine. Quand la faim se faisait sentir c'était bien pire que tout. Elle avait l'impression qu'elle pourrait manger n'importe quoi du moment que ça calme son ventre. Bay-Line était une grosse mangeuse. Elle mangeait à n'importe quelle heure et n'importe quoi, à chaque fois. Mais elle devait cesser de penser à la faim et faire taire ce ventre trop bruyant. Seth repartit vers le petit tronc qui leur servait de siège et Bay fit la même chose. Elle s'installa à ses côtés mais pas trop près. Désormais elle avait peur d'effectuer un tout autre contact avec lui, peur de perdre le contrôle d'elle même. Comment avait ils fait pour en arriver là? Tout le monde le disait. Tout le monde disait qu'ils finiraient ensemble mais ils étaient les seuls à ne pas penser comme tout le monde bien qu'en ce moment tout s'embrouillait dans leur tête. Bay-Line était totalement perdu. Bay, nous sommes vraiment perdus dans une forêt ? Je n’aurais jamais cru que ça arriverait un jour ! C’est dingue ! Le jeune femme regardait aussi les flammes qui s'embrasaient. J'ai faim !! Elle aurait pu répondre qu'en effet ils étaient vraiment perdus en forêt, et qu'en effet c'était dingue mais Bay n'avait plus qu'une idée en tête, elle voulait manger. C'est horrible de mourir de faim non? Puis, on est trop jeune pour mourir ... Les psychoses de la jeune femme reprenaient de plus belle, et les coups de 23h n'avaient pas encore tapés ...

A présent, Seth laissait ses pensées s’enflammer au même rythme que le feu. A mesure que le temps passait, Seth perdait tout espoir d’être retrouvé ici et il imaginait déjà le sort tragique qui les attendait. Morts de faims, faisant la une des journaux : «  Un jeune couple perdu dans la forêt depuis une semaine a été retrouvé hier matin » Un jeune couple. Mais pourquoi pensait-il à ça ? Evidemment parce que tout le monde les prenait pour un couple. Au moins, ils deviendraient célèbres après ça. Et tout le monde croirait alors qu’ils étaient réellement un vrai couple, avant qu’eux même aient pu donner leur avis. Parce que depuis l’histoire du pizzaïolo, tout l’entourage proche de Seth se bornait à croire que c’était enfin réel entre lui et Bay. Son frère, par exemple, lui avait dit l’autre soir «  A quand le mariage ? » et Seth s’était consolé en mangeant une tablette entière de chocolat. « C’est horrible de mourir de faim nom ? Puis , on est trop jeunes pour mourir … » Apparemment il pensait à la même chose. Seth songeait à cette fameuse tablette de chocolat, et Bay parlait de mourir de faim. Ils étaient vraiment complémentaires.  « Il y a tellement de choses que j’ai envie de faire avant de mourir. Ca ne peut pas être maintenant. » Il pensait à Bay. A ses mains, son sourire, ses cheveux, son visage. A tout ce qu’il pourrait faire avec elle avant de mourir. «  Tu sais, j’ai toujours eu envie d’apprendre à faire la roue, par exemple. Je n’ai jamais su faire la roue. Je ne peux pas mourir sans savoir faire la roue ! » Seth se maudissait intérieurement. Pourquoi parlait-il donc de ça ? Certes, il avait envie de faire la roue, mais franchement, ce n’était pas dans ses priorités avant de mourir. Seth regarda Bay avec un air inquiet. S’il y avait bien une chose qu’il aurait du éclaircir avant de mourir, ce n’était pas ses talents cachés d’acrobates, mais bien la scène de la semaine passée, entre eux, qui avait été plutôt marquante et qui nécessiterait un jour qu’ils en discutent. Et pour le coup, leurs jours étaient comptés.

La situation devenait grave. On avait l'impression qu'ils étaient persuadés qu'ils allaient mourir mais d'un côté il y avait de quoi paniquer. Se perdre en pleine forêt, en pleine nuit, ça ne se voyait pas tous les jours, et il n'y avait qu'eux pour vivre ce genre de situation. Seth venait de dire qu'il y avait un tas de chose qu'il avait envie de faire avant de mourir. Bay-Line acquiessait de la tête. C'était la même chose pour elle. Tu sais, j’ai toujours eu envie d’apprendre à faire la roue, par exemple. Je n’ai jamais su faire la roue. Je ne peux pas mourir sans savoir faire la roue ! La jeune femme se mit alors à rire. Il n'y avait que lui pour dire une telle chose. Si tu veux je peux t'apprendre. C'est pas bien difficile, tu verras. dit elle en lui souriant. Enfin, dans le noir ça allait être un peu difficile mais elle pouvait faire ça pour lui. Bay-Line était une danseuse classique alors si elle, elle ne savait pas faire la roue, le monde ne tournerait pas correctement. C'était une fille très agile et très souple. En gymnastique elle était toujours très forte. Et puis alors qu'elle attendait une réponse du jeune homme elle pensait à ce qu'elle avait envie de faire avant de mourir. Un tas de chose, en y réfléchissant bien. Le tour du monde déjà, il fallait à tout pris qu'elle découvre toutes les merveilles du monde. Se marier aussi, avoir des enfants, conduire une moto, insulter un policier ... TELLEMENT de choses. Et surtout faire toutes ces choses avec Seth. Enfin, hormis le mariage et les enfants ... la jeune femme secouait la tête, elle se perdait totalement dans ses pensées. Elle avait envie aussi qu'il discute de ce qu'il leur arrivait ces derniers jours mais elle ne savait pas comment engager la conversation, ça la mettait mal à l'aise. Mais ce qui était sûr c'était qu'ils devaient profiter de cette nuit dans la forêt pour essayer de mettre les choses aux clairs, c'était ce qu'il y avait de mieux à faire mais Bay ne se sentait pas prête à en parler pour le moment.

« Apprends moi ! » Seth savait à quel point Bay était douée pour ce genre de choses. Gracieuse, souple,doué … Bref, elle avait tout de la parfaite danseuse, et Seth admirait tout particulièrement sa grâce naturelle. Ils étaient sur le point de faire la roue au beau milieu de la forêt, perdus dans la nuit, autour d’un feu de fortune … Vraiment, ces deux-là devaient avoir quelque chose qui clochaient dans leur cerveau. Bay se lança alors, posa ses mains à terre et fit une magnifique roue que Seth admira avec jalousie, puis il s’essaya à son tour au joies des acrobaties. Il prit une très large distance de sécurité par rapport au feu, se disant que ce n’était pas son jour de chance et qu’il préférait économiser le peu de temps qu’il lui restait à passer sur cette terre au lieu de carboniser de façon ridicule. Il posa ses mains au sol, tenta de lever les jambes, mais il fit une cabriole et il se retrouva étalé par terre, riant comme l’avait fait Bay un peu plus tôt. Il se releva et réessaya plusieurs fois avant de finalement abandonner se rester allongé par terre. Bay le contemplait, alors qu’elle était debout, et Seth lança .  «  Pas la peine de continuer, j’abandonne. Même avec une prof extraordinaire comme toi, je n’y parviendrais jamais en si peu de temps ! » Il se mit à rire, et dans son engouement, Seth attrapa la main de Bay et il la tira à lui. Elle se retrouva allongée à ses côtés, des feuilles un peu partout sur le corps, tout comme Seth qui n’avait pas cessé de rire. «  A croire qu’on affectionne tout particulièrement les feuilles de la forêt, pas vrai ? » Seth pivota sa tête vers Bay et il songea au fait qu’ils étaient toujours incroyablement gamins lorsqu’ils étaient ensemble, toujours à faire les choses les plus improbables et les plus insensées. Il se rendit compte que leur relation était la chose la plus précieuse qu’il ait sur terre, la chose la plus folle, la plus forte, bref, l’une des choses qui le faisait tant aimer la vie. Une fois tous deux assis à côtés, Seth contempla Bay tout en pensant à toutes ces choses, et il se mit à parler. «  Bay, je ne veux pas mourir. Parce que si toutes ces histoires de paradis n’existent pas réellement, et qu’on ne se retrouve pas dans l’au-delà, qu’est-ce que je vais faire sans toi ? Je ne peux pas imaginer ma vie sans toi, alors ma mort ! Tu imagines ? Seul pour l’éternité ? Ce serait vraiment horrible. » Il se redressa un peu plus, et sa main effleura celle de Bay. Il soupira. Le fait d’être en danger de mort lui donnait des réfléxions philosophiques relativement étranges.

Bay-Line avait donc pour mission de lui apprendre à faire la roue. Avant tout, la jeune femme lui fit une petite démonstration. Elle l'éffectuait à la perfection, même en pleine forêt. Et elle le refit mais cette fois ci au ralentit en expliquant bien les différentes étapes au jeune homme. Il tenta une première fois mais il finit par faire une cabriole et se retrouva par terre. Il se mit à rire et la jeune femme le suivait. Elle se rapprocha alors afin de l'aider avec ses mains. Il retenta deux, trois fois, mais il n'y arrivait pas. La jeune femme riait, il était assez drôle à regarder. Il s'étala sur le sol. Pas la peine de continuer, j’abandonne. Même avec une prof extraordinaire comme toi, je n’y parviendrais jamais en si peu de temps ! Roh, faut pas abandonner si vite. Bon, d'un côté c'est pas le lieu idéal tu me diras... Alors qu'elle regardait allongé sur le sol, il lui prit soudainement sa main afin de l'attirer vers lui. Elle souriait et s'allongea à ses côtés. Elle regardait le ciel qui était caché par tous les arbres qui les entouraient. A croire qu’on affectionne tout particulièrement les feuilles de la forêt, pas vrai ? Bay laissa échapper un rire et elle tourna la tête vers lui, il la regardait. Oh oui, tu l'as dit. Elle souriait tout en le regardant. Elle se disait que Seth était la personne qui comptait le plus pour elle, plus que tout, ça c'était certain. Elle ne pouvait pas, une seule seconde, imaginer sa vie sans lui. Elle se voyait encore des années entière à ses côtés, jusqu'à leur mort. Mais elle espérait tellement que cette nuit en forêt cesse desuite, qu'ils aient la certitude de vivre encore, et là, Bay et Seth ne se quitterait plus comme la semaine dernière, c'était certain. Bay, je ne veux pas mourir. Parce que si toutes ces histoires de paradis n’existent pas réellement, et qu’on ne se retrouve pas dans l’au-delà, qu’est-ce que je vais faire sans toi ? Je ne peux pas imaginer ma vie sans toi, alors ma mort ! Tu imagines ? Seul pour l’éternité ? Ce serait vraiment horrible. Ce que venait de dire Seth touchait la jeune femme. Elle se redressait, elle aussi, et lorsque la main du jeune homme effleura celle de Bay elle ne réflechit pas et la lui prit, en entrelaçant ses doigts au sien et en la serrant fort. Je t'aime Seth et s'il y a bien une chose dont je suis certaine dans ma vie c'est ça. Tu es la chose qui ... enfin non, t'es pas trop une chose... Bay se mit à rire nerveusement puis continua à parler. Tu es la personne qui compte le plus à mes yeux et personne, je dis bien PERSONNE, ne peut nous séparer, même après la mort, tu m'entends? On a essayé, je sais pas pourquoi, j'arriverais jamais à le comprendre, mais on a essayé de se séparer ... Qu'est-ce qu'il nous a pris? Une semaine sans se voir ... ça a été la semaine la plus horrible de toute ma vie alors crois moi, je ne veux plus que ça arrive à nouveau. Elle posa la main de Seth contre elle, et elle la serrait toujours aussi fort. Personne ne nous séparera ... pas même la mort! Tous ces mots étaient sortit du plus profond de son coeur. Elle regardait Seth avec tendresse et amour. Elle l'aimait, c'était tellement fort.

Seth était bien, allongé là. Il parlait sans vraiment faire attention à ce qu’il disait, il était juste sincère, et il faut dire que la situation lui faisait dire des choses qu’il n’aurait pas osé révéler en temps normal. Bay attrapa sa main alors qu’il l’avait effleurée. Leurs doigts se joignirent comme s’ils avaient été faits pour cela, et Bay parla. «  Je t’aime Seth. S’il y a bien une chose dont je suis certaine dans ma vie c’est ça. Tu es la chose qui … Enfin, non, t’es pas trop une chose … » Seth riait en même temps que Bay. Il l’aimait elle aussi. Terriblement. Surtout quand elle disait des choses comme ça, et qu’elle le faisait rire de la sorte. Seth ressera l’étreinte de sa main pour l’encourager à continuer, ce qu’elle fit. « Tu es la personne qui compte le plus à mes yeux et personne, je dis bien PERSONNE, ne peut nous séparer, même après la mort, tu m’entends ? On a essayé, je sais pas pourquoi, j’arriverais jamais à le comprendre, mais on a essayé de se séparer… Qu’est-ce qu’il nous a pris ? Une semaine sans se voir … ça a été la plus horrible de toute ma vie alors crois moi, je ne veux plus que ça arrive à nouveau » Seth la regardait avec amour et elle le regardait avec sincérité. Il ne dit rien de plus, alors qu’elle continuait «  Personne ne nous séparera … Pas même la mort ! » Seth fit un très large sourire puis il déposa un tendre baiser sur la joue de Bay. Il la regarda longuement, puis parla à son tour «  Je suis d’accord pour dire que c’était la pire semaine que j’ai jamais passé. J’ai passé mon temps à … à je ne sais pas en fait, je ne faisais rien, j’avais juste envie de te voir. Tu sais, avant que tu m’appelles, j’avais décidé que je passerais te voir ce soir … Et maintenant, nous sommes là, et on va sûrement mourir et le pire c’est qu’on aurait pu passer cette semaine ensemble et qu’on a gaché ça à cause de … de, cette histoire de pizza … et il ne nous reste que quelques heures à vivre, sûrement … » Seth s’arrêta. Sa voix tremblait. Il fallait qu’il aborde le sujet, il était temps de le faire. S’ils mourraient, ils ne pouvait pas partir sans savoir ça, et s’ils ne mourraient pas, il ne serait pas capable d’attendre plus longtemps. «  Bay… Je ne sais pas ce qui s’est passé la semaine dernière, au point que tout soit bouleversé de la sorte entre nous … Je ne sais pas, nous avons toujours tout partagé, vraiment tout, mais là je … Je suis perdu Bay parce qu’il y a comme … quelque chose qu’on arrive pas à se dire et ça me tue parce que je sais que ça nous éloigne et je ne supporterais pas d’être loin de toi … J’ai peur, parce que tout à toujours été simple entre nous et maintenant c’est comme si … tout devenait incroyablement compliqué. J’ai peur, j’ai vraiment très peur … Et je sais que toi aussi. » Seth regardait Bay, le regard plongé dans le sien. Il s’arrêta de parler, car il avait peur de ce qu’il allait dire. Il avait peur d’ajouter quelque chose de trop ou de mettre Bay mal à l’aise … Il ne voulait pas que leur vie se finisse sur un désaccord et une gêne, ils voulaient qu’ils se comprennent et qu’ils éclaircissent ce qui s’était passé mais pas qu’ils s’ignorent, surtout pas.

Après avoir dit ce qu'elle avait sur le coeur, le jeune homme lui déposa un baiser sur la joue et elle souriait. Je suis d’accord pour dire que c’était la pire semaine que j’ai jamais passé. J’ai passé mon temps à … à je ne sais pas en fait, je ne faisais rien, j’avais juste envie de te voir. Tu sais, avant que tu m’appelles, j’avais décidé que je passerais te voir ce soir … Et maintenant, nous sommes là, et on va sûrement mourir et le pire c’est qu’on aurait pu passer cette semaine ensemble et qu’on a gaché ça à cause de … de, cette histoire de pizza … et il ne nous reste que quelques heures à vivre, sûrement … Bay ne parlait plus. Elle avait l'impression qu'il n'avait pas terminé de parler. Il s'était arrêté, sa voix tremblait, Bay s'en apercevait et elle serrait toujours aussi fort sa main. Bay… Je ne sais pas ce qui s’est passé la semaine dernière, au point que tout soit bouleversé de la sorte entre nous … Je ne sais pas, nous avons toujours tout partagé, vraiment tout, mais là je … Je suis perdu Bay parce qu’il y a comme … quelque chose qu’on arrive pas à se dire et ça me tue parce que je sais que ça nous éloigne et je ne supporterais pas d’être loin de toi … J’ai peur, parce que tout à toujours été simple entre nous et maintenant c’est comme si … tout devenait incroyablement compliqué. J’ai peur, j’ai vraiment très peur … Et je sais que toi aussi. Bay-Line le regardait toujours. Oui ... j'ai peur moi aussi. Je sais pas comment c'est arrivé ... d'un coup ... on s'en foutait de ce que disait les gens, on s'en foutait et pourtant le livreur a déclenché quelque chose qui ... et ça me fait peur ... je ne savais plus quoi faire. Je n'osais plus venir te voir ... je ne voulais pas en arriver là et je t'en pris, dis moi qu'on surmontera ça? Je sais qu'on survivra à cette forêt parce qu'on est ensemble mais je sais aussi que s'il y a bien une chose qui me fera périr c'est de ne plus te voir, Seth ... Son regard s'intensifiait à chaque paroles qu'elle laissait échapper. Ils avaient besoin d'en parler, ça ne pouvait que leur faire du bien ...

« Oui ... j'ai peur moi aussi. Je sais pas comment c'est arrivé ... d'un coup ... on s'en foutait de ce que disait les gens, on s'en foutait et pourtant le livreur a déclenché quelque chose qui ... et ça me fait peur ... je ne savais plus quoi faire. Je n'osais plus venir te voir ... je ne voulais pas en arriver là et je t'en pris, dis moi qu'on surmontera ça? Je sais qu'on survivra à cette forêt parce qu'on est ensemble mais je sais aussi que s'il y a bien une chose qui me fera périr c'est de ne plus te voir, Seth ... » Seth se rapprocha de Bay, et de ses doigts il se mit à caresser tendrement la paume de sa main. « Rien ne nous a jamais séparés Bay. Je ne peux pas croire que quelque chose puisse nous séparer un jour. » Seth renforça son regard vers Bay, et ses sourcils se rapprochèrent, lui donnant un air mélancolique. « C’est parce que toi et moi, on se connait par coeur. Il n’y a jamais eu de mystère, on s’est toujours complétés, parfaitement complétés. Et maintenant c’est comme si … Il y avait une partie de toi que je découvrais. Quand je te regarde … Je … » Il passa sa main droite dans les cheveux de Bay en faisant glisser ses yeux sur chaque partie de son visage. « Je sens ce truc dingue, ce truc qui est parvenu à me faire rester loin de toi aussi longtemps. J’ai peur de cette sensation, de ce que ça me fait, parce que c’est nouveau et que ça me fait agir d’une toute nouvelle façon avec toi … » Il se tut durant un court instant « Je ne suis pas sûr de vouloir de ça, je ne suis pas sûr de vouloir ressentir toutes ces choses. Parce que ça me donne l’impression de pouvoir te perdre, de pouvoir perdre ces années où tout était si simple » Il ôta sa main des cheveux de Bay, pour atteindre sa joue qu’il caressa du bout des doigts. « Mais maintenant que c’est en moi, je ne peux plus rien y faire. Je ne peux pas l’ignorer, je ne peux pas l’effacer, et je ne peux me battre contre ce sentiment. Je ne le contrôle pas, Bay. » Seth savait que son cœur et sa voix s’emballaient, il savait que le contact de Bay le faisait frissonner comme jamais. Il regardait dans ses yeux brillants et c’était comme si un indescriptible courant passait entre eux, à cet instant. Sa main serra celle de Bay encore plus, et l’autre caressa doucement la joue de la jeune fille. Il rapprocha son visage, un peu plus, se trouvant alors tout près d’elle. « Je ne veux pas le contrôler. Est-ce que je dois le contrôler ? Bay … » Sa phrase s’était terminée par un murmure, quasiment inaudible. Leurs fronts se touchaient presque, et Seth sentait sa respiration s’accélérer terriblement, tout comme son cœur, et tous ses sens devenaient extraordinaires, comme si à chaque regard, à chaque toucher, à chaque son, Seth sentait chaque minuscule parcelle de son corps vibrer. Il n’avait jamais ressenti de telles choses de toutes sa vie, pourtant, il avait déjà été proche de Bay de cette manière, il avait été proche de Bay presque de chaque jour de sa vie, et c’était seulement maintenant, ce soir-là, qu’il se sentait aussi vivant.

La situation était devenue beaucoup plus sérieuse tout d'un coup. La jeune femme en oublait presque l'endroit où ils étaient. Malgré la faim, elle était plutôt bien avec la chaleur du feu, c'était agréable Bay-Line ne parlait pas. Elle écoutait Seth parler et en même temps elle frissonnait à chaque fois qu'un contact s'effectuait entre eux. C’est parce que toi et moi, on se connait par coeur. Il n’y a jamais eu de mystère, on s’est toujours complétés, parfaitement complétés. Et maintenant c’est comme si … Il y avait une partie de toi que je découvrais. Quand je te regarde … Je … La jeune femme le regardait d'un regard curieux, elle voulait connaître la suite de ses paroles et à ce moment là Seth avait passé sa main droite dans les cheveux de la jeune femme. Quant à elle, elle ne lâchait toujours pas son autre main, et elle le regardait toujours. Je sens ce truc dingue, ce truc qui est parvenu à me faire rester loin de toi aussi longtemps. J’ai peur de cette sensation, de ce que ça me fait, parce que c’est nouveau et que ça me fait agir d’une toute nouvelle façon avec toi … Je ne suis pas sûr de vouloir de ça, je ne suis pas sûr de vouloir ressentir toutes ces choses. Parce que ça me donne l’impression de pouvoir te perdre, de pouvoir perdre ces années où tout était si simple mais maintenant que c’est en moi, je ne peux plus rien y faire. Je ne peux pas l’ignorer, je ne peux pas l’effacer, et je ne peux me battre contre ce sentiment. Je ne le contrôle pas, Bay. Les battements de coeur de la jeune femme s'accelerait. Sa main avait glissé sur sa joue désormais et leur regard s'intensifiait. Elle ne savait plus comment réagir. Cette situation la dépassait. Il avait totalement raison. Bay non plus ne savait pas si elle en avait envie, elle n'avait tellement pas envie de prendre le risque de le perdre mais elle aussi ne contrôlait plus ce sentiment. Et Seth s'approchait dangereusement d'elle. Je ne veux pas le contrôler. Est-ce que je dois le contrôler ? Bay … La jeune femme passait son autre main dans les cheveux du jeune homme qu'elle retira quelques secondes après. Je ne sais pas Seth ... La jeune femme baissa les yeux quelques secondes puis elle les releva pour replonger son regard dans le sien mais elle avait l'impression que si elle persistait à le regarder, elle déraperait ... Je ne le contrôle pas non plus ... j'aimerais tellement que tout puisse être simple ... tu crois que ça pourrait être simple? La jeune femme se rapprocha encore un plus et elle lui offrit une étreinte. Tu crois qu'ils ont raison? Elle se détacha de son étreinte, son visage était toujours aussi proche du sien. Elle faisait allusion à toutes ces personnes qui étaient persuadés qu'ils finiraient ensemble, seulement il ny' avait que ces deux là qui n'en étaient pas aussi sûr ...

« Je ne le contrôle pas non plus ... j'aimerais tellement que tout puisse être simple ... tu crois que ça pourrait être simple? » Seth ne répondit rien. Il regardait encore et toujours Bay, jusqu’à ce qu’elle s’approche assez pour l’étreindre. Il fut plutôt surpris de ce geste, mais rassuré, et il se doutait qu’elle avait fait ça pour éviter de rester en face lui trop longtemps, avec cette tension incontrôlable.  « Tu crois qu'ils ont raison? » Seth ne répondait rien. Bay se détacha et pourtant ils étaient restés tout aussi proches. Il faisait nuit noire à présent. Le feu brûlait toujours aussi bien, mais même avec ou sans ce feu, Seth avait l’impression de brûler. « Je ne sais pas s’ils ont raison. » Il lui fit un sourire, puis ajouta. « Mais, je crois que j’aimerais bien … étudier la question … » Le sourire se Seth s’effaca lentement, tandis qu’il se rapprochait encore un peu plus de Bay. Leurs yeux se croisèrent, puis Seth fixa les lèvres de Bay durant un court instant. « Et je ne crois pas que ça puisse être simple, alors si tu ne veux pas prendre de risque, arrête moi tout de suite, Bay » Cette fois là, il s’avança bien trop près, croisant son regard une dernière fois avant de fermer les yeux. Sans vraiment se rendre compte de ce qu’il faisait, il déposa ses lèvres sur celles de Bay avec tendresse, en oubliant tout le reste, autant la raison que la conséquence de son geste, oubliant la nuit, le feu, le froid, la faim, le fait qu’ils étaient perdus, bref, oubliant complètement le monde extérieur pour ce monde totalement nouveau et improbable où Bay et lui se trouvaient à présent. Impossible de décrire ce que Seth ressentait à cet instant précis, c’était un mélange de milliers de sensations différentes, c’était comme l’hiver et l’été, comme le jour et la nuit, c’était vraiment indescriptible, parce que c’était beaucoup et peu en même temps. Beaucoup, parce que c’était un pas énorme dans leur relation, un peu bizarre d’un certain point de vue, car si on avait dit à Seth qu’un jour il embrasserait Bay, il ne l’aurait pas cru. Et c’était la première fois, c’était un déluge de sentiments et de choses à donner. Mais c’était aussi très peu pour Seth car il goutait pour la première fois aux lèvres de la jeune brune et il se rendait alors compte de ce qu’il avait râté jusqu’à lors, il comprenait enfin les raisons pour lesquelles il jalousait parfois les petits amis de Bay dès qu’ils posaient leurs lèvres sur les sienne, et il comprenait que c’était le début des problèmes car il aurait du mal à se passer de ce contact bizarre et intense dès lors qu’il avait essayé une fois.