Sujet: Ça c'est pour toutes les poupées barbie qui ont souffert à cause de toi. (Swannou) Jeu 28 Juil - 0:53
Spencer adorait les enfants. Comme toutes les petites filles, ou du moins la plupart, elle avait joué avec des poupons, s'était entrainée à être la maman parfaite, et avait même pris sa petite sœur River comme poupée humaine, en la coiffant et l'habillant à sa guise, toujours sous l’œil sévère et bienveillant de leur mère. Elle ne comptait plus le nombre de fois où elle avait dit vouloir des enfants le plus tôt possible, et en grand nombre de préférence. Elle avait grandi entourée de trois frères et sœurs et n'aurait pas imaginé avoir un seul et unique enfant. C'était juste impensable, le petit manquerait selon elle de trop de choses sans une présence fraternelle. Elle s'était même plusieurs fois surprise à rêver qu'elle trouverait un bébé abandonné quelque part et qu'elle s'en occuperait comme si c'était le sien. Cette envie s'était bien sûr calmée avec le temps, Spencer réalisant qu'il lui serait impossible de s'occuper d'un enfant tout en étant en plein dans des études. Sa mère lui avait également bien pris la tête avec ça, ne cessant de lui répéter qu'elle devait se marier avant tout, qu'un enfant hors mariage n'était pas bien vu dans leur 'monde'. Elle aurait très bien pu mettre un bébé en route avec son premier fiancé, Jaime. Un bébé... Petite chose fragile capable des plus grands bouleversements. Sa vie aurait été bien différente si elle était tombée enceinte cinq plus tôt. Sa mère aurait peut-être fini par accepter Jaime, peut-être qu'ils seraient toujours ensemble, et qu'elle n'aurait pas continué à voir Blake... Blake et leur récent mariage, avec qui cette envie s'était ravivée. Depuis qu'ils s'étaient unis et qu'ils étaient partis vivre à Chicago, c'était presque devenu une obsession. Une obsession saine. La jeune femme passait ses journées seule et avait du temps à revendre ; temps qu'elle n'avait pas à l'époque. Elle soupira d'ailleurs à cette pensée. Bien sûr, elle côtoyait des enfants. Elle gardait la petite Flor de temps en temps, rendait visite assez souvent aux enfants malade, à l'hôpital. Ils étaient d'ailleurs une de ses principales occupations : elle leur apportait des jouets, peluches, films et autres divertissements, elle donnait de son temps pour faire la lecture aux plus petits, se démenait pour trouver des sorties en tout genre à ceux qui le pouvaient et poussait même occasionnellement la chansonnette lors de spectacles qu'elle organisait tout spécialement. Elle donnait aussi chaque mois de belles sommes d'argents pour diverses associations caritatives.
Quand elle entra dans la salle de jeux de l'hôpital, avec ses bras chargés de sacs et d'affaires pour les enfants, tous se retournèrent vers elle, d'immenses sourires aux lèvres. Certains stoppèrent même ce qu'ils étaient entrain de faire pour l'acceuillir. Une infirmière l'aida à se décharger de ses paquets. « Bonjour tout le monde! » dit-elle avec un sourire franc. Les voir comme ça, si contents du simple fait de sa présence suffisait à la rendre toute émotive. Elle commenca donc à sortir les cadeaux du sac - elle se sentait vraiment l'âme d'une Mère Noel - et à les distribuer aux enfants. La joie pouvait se lire sur tous leurs petits visages, et un sentiment de fierté naquit en elle. Elle leur apportait un peu de soleil dans leur... 'enfer' et ça n'avait pas de prix. Elle dût les quitter à l'heure du déjeuner. Elle était assez de triste de les quitter, son mari n'étant pas encore rentré, elle allait se retrouver seule dans sa graaaaande maison, et passer sa frustration sur la bouffe. Encore. Pas qu'elle ait spécialement faim... mais elle se dirigea tout de même vers la cafétéria de l'hôpital. Et en chemin, elle croisa Swann. Swann, elle le connaissait depuis toujours. Leur relation était assez folklorique. Autrefois, ils ne se supportaient pas, ils se lançaient des cailloux - petits les cailloux - où se défoulaient sur les poupées de l'autre. La maturité aidant, ils ont appris à se maitriser et à se supporter. Mais ça ne durait jamais bien longtemps. Il était aussi en quelque sorte son 'punching-ball'. Parce qu'en général, Spencer passait ses frustrations sur lui. Verbalement, hein. Enfin, il tombait bien, elle allait pouvoir sauver des kilos en trop. Lui barrant la route, elle lui sourit comme si sa présence suffisait à illuminer sa journée. « Bonjour, Swann. »
à ne pas oublier. POST-IT.: EMPLOI: interne en chirurgie. ⚡ Mood: si tu penses que ça m'intéresse.
Sujet: Re: Ça c'est pour toutes les poupées barbie qui ont souffert à cause de toi. (Swannou) Jeu 28 Juil - 15:42
C'était une journée comme une autre. Levé à 4h42 par mon biper, il y avait une urgence à l'hôpital concernant le petit vieux dont je m'occupais. Etait-ce mal d'espérer qu'il ait besoin d'une chirurgie dans l'immédiat ? Les internes, on était comme ça. A espérer le pire pour les patients, à se mettre des batons dans les roues. La compétition, il n'y a que ça qui compte. La fatigue, l'adrénaline, le pouvoir, c'est ça, la chirurgie pour nous. On ne veut pas devenir des docteurs pour sauver - ça c'est juste de la merde qu'on vout raconte à la télé et aux réunions d'informations - on veut devenir médecins pour planter un scalpel dans le corps de quelqu'un, découper la chair, savoir que le sort d'une vie ne dépend que de nous. Nous sommes des bêtes, nous sommes des monstres. Nous sommes des dieux. Mais à la moindre erreur, à la moindre seconde d'inatention, nous ne sommes plus que de sales petits cons trop prétentieux, scalpel entre les mains, le sang dégoulinant sur notre blouse tandis que que le coeur de notre victime a cessé de battre. Le temps s'arrête alors, et on ne réalise pas encore que plus rien ne nous différencie désormais d'un simple meurtrier. Finalement, la chirurgie, c'est ça. C'est entrer à pas de géant dans l'arène, être un peu trop confiant et tomber du haut d'une falaise. C'est à nous de décider, si l'on est assez courageux pour s'accrocher aux branches et remonter doucement, ou bien s'il ne nous reste plus qu'à attendre de nous écraser sur les rochers plus bas. La route est effrayante, elle n'est pas de tout repos. C'est une lutte permanente où l'on regarde chaque jour ses collègues rester en arrière et terminer la course. Pourtant, si l'on passe toutes les étapes avec brio, le monde qui nous attend est sans comparaison.
La matinée s'était donc avérée très longue. Ce vieux monsieur était juste atteint d'une sévère crise d'ennui, et blaisait tellement les infirmières de garde qu'elles avaient fini par m'appeler à la rescousse. Quand il comprendra qu'un médecin a besoin de sommeil pour ne pas être grognon, cet homme aura tout compris de la vie. L'affaire avait été expédiée en vingt minutes, tout au plus, et j'avais pu prendre de l'avance sur les visites et la paperasse en retard puisque l'homme le plus agréable de la Terre avait écourté ma nuit. Mais enfin, la pause déjeuner arrivait. Il était temps, je mourrais de faim. Je m'apprêtais à rejoindre Thaïs & Teddy à notre table habituelle, m'attendant à tout savoir des derniers potins de l'hôpital, pourtant une petite tête blonde que je reconnaissais bien à présent, en avait décidé autrement. J'étais sur le point de me diriger à la table, tableau dans les mains, lorsque Spenser se posta devant moi, bloquant le passage. « Bonjour, Swann. » « Spencer. » Je la gratifiais tout de même d'un sourire, mais fallait pas trop m'en demander. Pressé de me rendre à destination, j'ajoutais. « Est-ce que je peux t'être utile, ou bien je peux aller manger tranquillement ? » C'était une journée comme une autre et pourtant, j'avais l'étrange sensation qu'elle s'apprêtait à prendre une toute autre tournure.
Ça c'est pour toutes les poupées barbie qui ont souffert à cause de toi. (Swannou)